Des milieux humides toujours pas restaurés au club naturiste Adam et Ève
Radio-Canada
Le Club naturiste Adam et Ève à Sainte-Brigitte-des-Sault qui multiplie les infractions à la loi sur la qualité sur l'environnement depuis 2014 est maintenant dans la mire de la direction des enquêtes du ministère de l’Environnement de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs (MELCCFP). Le ministère « n’exclut aucun recours à l’heure actuelle pour qu’il y ait un retour à la conformité ».
Le club naturiste situé près de Drummondville devait à la suite d’une ordonnance du ministère émise en février dernier entreprendre des travaux de restauration de plus de 10 mille mètres carrés de milieux humides détruits sans autorisation au cours des dernières années pour aménager un chemin de 3,2 km, creuser des fossés de drainage et remblayer partiellement un étang pour implanter une nouvelle section de camping comportant une vingtaine de sites.
Le MELCCFP affirme que les mesures prévues dans l’ordonnance, soit de déposer un plan technique de remise en état et d’installer des bouchons étanches constitués de matériel naturel pour que le milieu cesse de se drainer avant le 1er juin, n’ont pas été respectées à ce jour.
L'exploitant à ce jour ne s'est toujours pas conformé, collabore peu à la suite des différentes actions qui ont été menées par le ministère, explique la porte-parole Sophie Gauthier. Il y a des vérifications qui ont été faites, on a pu confirmer qu'il y avait actuellement un non-respect de l'ordonnance, donc il y a un avis de non-conformité qui lui a été transmis et le dossier a été orienté du côté pénal donc la direction des enquêtes du ministère a été saisie de ce dossier-là.
Elle ajoute qu’à l'issue de l'enquête, le dossier sera remis au directeur des poursuites criminelles et pénales (DPCP) qui devra déterminer s’il y a matière à déposer des accusations pénales.
Le club naturiste appartenant à Gilles Chantal a fait l’objet d’une vingtaine d’avis d’infractions à la loi sur la qualité de l’Environnement depuis 2014. Il a écopé d’une première amende de 5000 $ en 2015 en lien avec des travaux non autorisés dans un marécage.
Les travaux illégaux ont ensuite repris en 2020, selon le MELCCFP, et se sont poursuivis jusqu’en novembre 2022 malgré une première ordonnance pour les faire cesser émise en juin 2022.
Il a aussi été condamné en juillet 2022 à payer plus de 80 mille dollars d’amendes pour avoir installé l’année précédente des appareils pour la purification de l’eau et des dispositifs pour le traitement des eaux usées sans autorisation. Les montants liés à trois des cinq infractions ont été payés à ce jour, soit près de 6 mille dollars, selon le ministère de la Sécurité publique du Québec. Deux autres infractions totalisant près de 45 mille dollars font toujours l’objet de procédures devant les tribunaux.
Lors du passage de Radio-Canada au club naturiste, le propriétaire du terrain de camping depuis des décennies, Gilles Chantal, s’est contenté de répéter à maintes reprises : Je ne sais rien, Parlez à mon avocat. La loi sur la qualité de l'environnement s'applique, insiste quant à elle, la porte-parole Sophie Gauthier.