
Des meubles québécois bientôt fabriqués au Mexique?
Radio-Canada
Des fabricants de meubles québécois envisagent de délocaliser une partie de leur production faute de main-d'œuvre. 33 % des 83 membres de l'Association des fabricants de meubles du Québec (AFMQ) considèrent sérieusement cette issue.
En Estrie, l'un des principaux joueurs dans l'industrie a trouvé d'autres solutions.
Cette tendance à la délocalisation ne séduit pas Artopex, un fabricant de meubles qui détient 4 usines au Québec et compte près de 500 employés. L'entreprise mise plutôt sur son expertise à l'interne et sur la formation de ses employés. Lorsque la production ralentit dans une usine, Artopex transfère temporairement certaines tâches ailleurs.
Notre usine à Sherbrooke se spécialise dans la fabrication des chaises, mais là elles sont en partie produites à Laval, même si l'usine se spécialise habituellement dans la fabrication du mobilier en métal, explique Philippe Gosselin, directeur du marketing de l'entreprise.
Artopex investit massivement dans le développement de nouvelles technologies et dans l'automatisation de certains procédés. L'entreprise fait aussi appel à de la main-d'œuvre étrangère très compétente et désireuse de travailler au Québec, selon M. Gosselin.
C'est l'enjeu principal. Le gouvernement doit continuer et augmenter ses efforts. Il faut vraiment faciliter l'embauche et le processus d'intégration pour les ressources qui viennent de l'extérieur du Canada, soutient-il.
La recette d'Artopex lui réussit bien, mais elle semble inaccessible à d'autres fabricants de meubles qui ont moins de ressources. Pour l'entreprise Les Pliages Maskinongé Inc., qui compte moins d'une vingtaine d'employés et une seule usine, la solution est de ramener des retraités sur le marché du travail.
J'ai un employé qui était à la retraite depuis 5 ans avec une grosse pension, mais il s'ennuyait. Il avait besoin de bouger, de faire autre chose. Il a commencé à travailler avec nous et il a même convaincu sa femme de se joindre à lui, raconte la propriétaire, Monia Lacasse.
Selon Mme Lacasse, ces retraités qui décident de prolonger leur carrière, offrent des services fiables et permettent à son entreprise de poursuivre ses activités dans un contexte difficile. Elle se désole toutefois qu'ils doivent payer de l'impôt ou recevoir des pensions diminuées.