
Des manifestantes au Salvador réclament la dépénalisation de l’avortement
Radio-Canada
Des centaines de femmes ont manifesté dimanche à San Salvador pour exiger la dépénalisation de l'avortement et pour protester contre les féminicides dans ce pays d'Amérique centrale où la loi qui interdit l'interruption volontaire de grossesse (IVG) est d'une intransigeance absolue.
Les manifestantes ont défilé sous les slogans C'est mon corps, l'avortement est mon droit ou encore Plus de violence patriarcale à l'approche de la Journée internationale des femmes, le 8 mars.
Elles ont appelé à la décriminalisation de l'avortement au Salvador dans certains cas comme le viol ou les malformations fœtales afin que les femmes ne soient plus emprisonnées ni injustement criminalisées pour avoir subi une urgence obstétricale, a déclaré à l'AFP Morena Herrera, présidente de l'Association des citoyens pour la décriminalisation de l'avortement.
Selon Mme Herrera, l'avortement devrait être décriminalisé pour sauver la vie des femmes lorsqu'une malformation du fœtus incompatible avec la vie extra-utérine a été détectée et lorsque la grossesse est le résultat d'un viol.
L'avortement est interdit au Salvador depuis 1998, même dans les cas de viols ou si la santé de la mère ou du fœtus est en danger.
Interrompre une grossesse peut valoir à une femme une peine d'emprisonnement allant jusqu'à huit ans, mais les juges salvadoriens déclarent souvent les accusées coupables d'homicide aggravé, passible de 50 ans de prison.
De nombreuses femmes sont poursuivies après avoir sollicité une aide médicale pour des complications au cours de leur grossesse, car elles sont soupçonnées d'avoir tenté d'avorter.
Au moins une dizaine de femmes purgent actuellement diverses peines de prison pour avoir avorté.
Les manifestantes ont également demandé aux autorités de combattre les féminicides dans le pays.