Des mégawatts sans tenir compte des emplois : plusieurs syndicats critiquent Fitzgibbon
Radio-Canada
Plusieurs syndicats s’élèvent contre les propos du ministre de l’Économie, de l’Innovation et de l’Énergie, Pierre Fitzgibbon, selon lesquels la création d’emplois ne fait pas partie des critères pour l’attribution de mégawatts à une entreprise.
Jeudi, la Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ), le Syndicat des Métallos et Unifor avaient envoyé un communiqué commun.
Vendredi, c’était au tour du secteur Énergie du Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP). Ce syndicat représente la vaste majorité du personnel d’Hydro-Québec et comprend également le Syndicat des travailleur(euses) des centrales Énergie électrique nord (STEEN) de Rio Tinto.
Le président du Syndicat national des employées de l’aluminium d’Arvida (SNEAA) a également réagi.
Ce qu'on reproche principalement, c'est le fait que, s'il accorde des blocs d'énergie supplémentaires aux entreprises, c'est très, très, très important que ce soit lié au maintien des emplois. Parce que si on y va juste avec la productivité, on élimine les emplois, on augmente la productivité, on augmente les profits. Mais que va devenir la région? On va appauvrir nos travailleurs, on va appauvrir la région. Je pense que ça n'a aucun sens, a dénoncé Donat Pearson en entrevue au Téléjournal Saguenay–Lac-Saint-Jean.
À l'occasion d'une visite au Saguenay–Lac-Saint-Jean à la mi-janvier, Pierre Fitzgibbon s'était montré ouvert à offrir de l’énergie additionnelle pour les projets de Rio Tinto relatifs à ses alumineries.
Mercredi, Pierre Fitzgibbon avait énuméré les quatre critères de son gouvernement pour accorder des blocs d’énergie, soit la capacité technique d'Hydro-Québec à alimenter le projet, l'acceptabilité sociale du projet, la capacité du projet à décarboner le Québec ainsi que la création de richesse et la contribution à la valeur économique. Ce dernier critère ne comprend toutefois pas le nombre d’emplois.
La création d'emplois, ce n'est même plus sur la liste, avait dit le ministre lors de la commission parlementaire qui étudie le projet de loi 2 qui fixe certains paramètres pour Hydro-Québec.
Si nous avons accepté de vendre de l’électricité au rabais aux alumineries, c’était avant tout pour obtenir en retour des emplois de qualité. Si on enlève cette exigence, cela risque d’apporter de la richesse pour les actionnaires de ces entreprises, mais peu de gains pour les collectivités régionales, a commenté, dans un communiqué, Dominic Champagne, vice-président du secteur Énergie au SCFP-Québec.