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Des médecins manitobains craignent de manquer de lits aux soins intensifs
Radio-Canada
Des médecins du Manitoba lancent un avertissement et affirment que la province pourrait manquer de ressources aux soins intensifs pour soigner les patients gravement malades, même s'ils sont loin du pic connu pendant la troisième vague de la pandémie.
Au cours de la fin de semaine, la province a reporté des chirurgies cardiaques électives afin de préserver la capacité de traitement dans les unités de soins intensifs.
Cette mesure a été prise alors que le Manitoba compte un total de 90 patients en soins intensifs, ce qui est supérieur à la base de référence prépandémique de 72 patients, mais bien inférieur aux 129 patients accueillis au même moment lors de la troisième vague.
Ça fait longtemps qu’on a entre 100 et 200 cas de COVID-19 par jour. Ça fait tellement longtemps que ça fait un énorme stress sur les hôpitaux parce que ça s’accumule. Les hôpitaux sont pleins. On commence à faire un triage parce qu’il y a très peu de capacité qui reste, s’inquiète le Dr Philippe Lagacé-Wiens, microbiologiste médical à l’Hôpital Saint-Boniface.
Une pénurie de personnel a réduit la capacité des unités de soins intensifs au cours de la quatrième vague de la pandémie.
La dotation en personnel des lits reste un défi. On fait des appels aux infirmières pour qu’elles prennent des quarts de travail ou qu’elles fassent des quarts de travail équivalents à du temps plein dans ces unités. Les incitatifs actuels n’entraînent pas une participation suffisante pour ouvrir des lits supplémentaires, a souligné Soins communs Manitoba dans un communiqué lundi.
Selon des sources hospitalières consultées par CBC, les médecins des unités de soins intensifs ont chaque jour du mal à trouver des lits pour les nouveaux patients et pourraient bientôt être obligés d’envisager de transférer à nouveau des patients cardiaques ou souffrants de la COVID-19 hors de la province.
L’annulation des chirurgies cardiaques est franchement un aveu que les unités de soins intensifs sont proches de leur capacité maximale dans la province, indique le Dr Eric Jacobsohn, médecin aux soins intensifs à l’Hôpital Saint-Boniface.
Le Dr Lagacé-Wiens rappelle les dangers pour les patients qu’implique un transfert hors province.