
Des médecins entrepreneurs impatients de retrouver leur bistouri
Radio-Canada
Lorsqu’elles ont reçu au mois de février la réponse du ministre de la Santé les informant de son intention de refuser leur demande de permis pour un centre de chirurgie privé, Marie et Perry Gdalevitch ont sursauté.
Tant que je travaille, c’est correct, mais disons que ça commence à être difficile [financièrement], affirme la Dre Marie Gdalevitch.
Cette dernière est chirurgienne en orthopédie depuis quelques années à l’Hôpital de Verdun, dans le centre-sud de Montréal.
Elle et sa sœur, spécialisée en chirurgie plastique, ont investi deux millions de dollars pour aménager deux blocs opératoires à la ville de Mont-Royal. Elles s’attendaient à obtenir un permis dans les mois suivant leur demande en novembre 2021 pour y réaliser des actes médicaux couverts et non couverts par la RAMQ.
Or, pour l’instant, même si tout est prêt, elles ne peuvent y réaliser aucune chirurgie.
Notre but était d’avoir un centre pour faire des cas de la liste d’attente au public, affirme Marie Gdalevitch.
À elle seule, cette spécialiste canadienne en allongement de membres et correction de difformités a près de 300 patients inscrits sur sa liste d’attente en orthopédie.
Et il n'y a pas que sa liste qui explose. C'est le cas un peu partout au Québec, un phénomène apparu en pandémie et que le réseau public ne parvient pas à résorber.
Selon les données du ministère, près de 40 000 patients en orthopédie figurent sur les listes d’attente à travers le Québec, dont plus de 6300 depuis plus d’un an. Cette spécialité est de loin celle qui compte le plus de patients en attente, que ce soit pour une hanche ou un genou, par exemple.