Des médecins demandent plus de protection contre le harcèlement en ligne
Radio-Canada
L'Association médicale canadienne (AMC) demande au gouvernement fédéral d’apporter les changements promis au Code criminel et aux réseaux sociaux de prendre des mesures afin de limiter le harcèlement des médecins et des travailleurs de la santé en ligne.
En septembre, pendant la campagne électorale, le premier ministre Justin Trudeau a indiqué que son gouvernement érigerait en infraction le fait d'entraver l'accès à tout bâtiment fournissant des services de santé, ainsi que d'intimider ou de menacer tout travailleur de la santé ou patient, s'il était réélu.
La violence en milieu de travail pour les médecins et les travailleurs de la santé n'est pas nouvelle, mais elle est aggravée par la haine en ligne et la pandémie, indique Alika Lafontaine, président désigné de l’AMCAssociation médicale canadienne et médecin à Grande Prairie, en Alberta.
Pendant la pandémie, les travailleurs de la santé ont partagé des connaissances scientifiques, avancé des positions fondées sur des preuves et défendu la santé et le bien-être du public sur les médias sociaux, indique la Dre Katharine Smart, présidente sortante de l'AMCAssociation médicale canadienne, dans un communiqué de presse.
« Nous devrions célébrer ces voix, mais au lieu de cela, elles risquent d'être réduites au silence par des comportements nuisibles, haineux et d'intimidation. »
Abdo Shabah, médecin urgentologue à l’Institut de cardiologie de Montréal, soutient que des médecins évitent de commenter l’information en ligne en raison des nombreuses attaques qu’ils reçoivent.
Selon lui, il est essentiel que le gouvernement prenne des mesures législatives pour limiter ce phénomène et éviter que ça brime la liberté d’expression de professionnels qui tentent d’informer la population.
« Ce que l’Association veut, c’est que [la loi] soit étendue même en ligne, là où il y a beaucoup de désinformation et où les professionnels doivent s'impliquer. »
Une étude publiée par JAMA Internal Medicine en avril 2021 suggère que près d'un quart des médecins interrogés ont déclaré avoir été personnellement attaqués sur les médias sociaux en 2019, indique le communiqué de l’AMCAssociation médicale canadienne, précisant que les femmes sont principalement touchées.