Des locataires dénoncent des augmentations de loyer qu’ils jugent abusives
Radio-Canada
Des propriétaires de la région de Toronto ont demandé à plusieurs reprises à la Commission de la location immobilière l'autorisation d’augmenter leurs loyers d’un pourcentage supérieur au taux légal. Une réalité qui n'est pas toujours facile pour les locataires, qui sont parfois pris de court face à ces demandes.
Sharlene Henry et les autres locataires d'un immeuble d'appartements du quartier Weston de Toronto n'avaient jamais entendu parler des autorisations d’augmentation de loyer d’un pourcentage supérieur au taux légal.
Mais après que leur ancien propriétaire en ait demandé six fois au cours des 10 dernières années, ils sont maintenant très familiers avec le concept.
Cela affecte toute votre vie. Beaucoup d'entre nous avons des familles, nous essayons simplement de survivre. Et beaucoup de personnes âgées dans l'immeuble ont un revenu fixe. Payer 50 $ ou 60 $ de plus par mois pendant une année entière affecte leur façon de manger, explique la résidente.
CBC a découvert que les propriétaires d'au moins cinq immeubles locatifs de Toronto, dont celui de Sharlene Henry, ont demandé au moins cinq fois à la Commission de la location immobilière l'autorisation d’augmenter le loyer d’un pourcentage supérieur au taux légal pour aider à couvrir des coûts de réparations ou de rénovations majeures au cours de la dernière décennie.
Sans l'approbation de la Commission de la location immobilière, les propriétaires de l'Ontario doivent généralement suivre le taux légal d’augmentation des loyers, fixé en fonction de l’inflation. Cette année, cette ligne directrice est établie à 1,2 %. Lorsque leur demande est approuvée, les augmentations de loyer d’un pourcentage supérieur au taux légal permettent aux propriétaires de demander un 3 % additionnel.
Bien que ces augmentations soient légales en vertu de la Loi sur la location à usage d'habitation de l'Ontario, les locataires et les défenseurs des locataires soutiennent qu'elles ne devraient pas l'être. Ces derniers estiment que certains propriétaires utilisent efficacement le processus de demande pour maximiser les profits.
Les propriétaires ont déjà l'argent, ils peuvent juste en faire plus parce que le gouvernement le permet, affirme Geordie Dent, directeur de la Federation of Metro Tenants' Associations [la Fédération des associations de locataires du Grand Toronto, traduction libre].
La province soutient de son côté que les réparations pourraient ne pas avoir lieu si les propriétaires ne pouvaient pas transférer une partie des coûts aux locataires. Par courriel, le ministère des Affaires municipales et du Logement déclare que les autorisations permettent aux propriétaires d'apporter des améliorations à leurs logements.