Des lacunes dans la gestion des pesticides en Alberta, selon le vérificateur général
Radio-Canada
Le vérificateur général de l’Alberta a identifié d’importantes lacunes dans la gestion des pesticides. Dans le premier d’une série de cinq rapports présentés mardi, il note notamment que des dizaines de produits dont les permis ont été révoqués par Santé Canada continuent d’être vendus dans la province.
Dans son rapport, Doug Wylie souligne que le ministère de l’Environnement et des Parcs ne s’assure pas de façon proactive du respect de sa propre réglementation. Il se base plutôt sur des plaintes du public pour enquêter.
Il n’existe pas non plus de processus pour s’assurer que les programmes en place remplissent leurs objectifs.
Il souligne également que les processus censés assurer que les pesticides sont employés par des personnes certifiées ne sont pas suffisants. Les données publiques sur la vente de pesticides dans la province ne sont pas à jour et sont parfois inexactes.
Plus de 80 produits [vendus en 2018] n’étaient pas homologués au Canada, peut-on lire dans le rapport. Un tiers de ces produits avaient vu leur homologation être révoquée depuis au moins 10 ans.
Selon le rapport, le ministère admet que des produits illégaux ont pu être vendus en Alberta, mais croit que la liste pourrait comporter des erreurs. Il n'entend pas poursuivre les contrevenants puisque le délai de prescription de deux ans a été dépassé.
Ces résultats sont inquiétants en eux-mêmes, fait valoir en entrevue le vérificateur général adjoint, Eric Leonty. Il précise que les lacunes identifiées mettent à risque la santé et la sécurité des Albertains et de l’environnement, mais également la confiance du public.
Le rapport suggère aussi que des accréditations sont accordées à des Albertains qui enfreignent la réglementation : Par exemple, le ministère a accordé une accréditation à un individu qui avait précédemment procédé à des épandages aériens de pesticides à un moment où il était interdit de le faire en raison des conditions météorologiques.
Le département en charge du respect de la réglementation sur les pesticides ne compte que trois employés, selon le rapport. On y apprend aussi que le ministère a cessé de mener des inspections proactives, c'est-à-dire n'émanant pas d'une plainte, en 2017, principalement en raison d’un manque de ressources.