Des immigrants veulent travailler davantage, mais leur permis les en empêche
Radio-Canada
Des travailleurs étrangers venus s'installer sur la Côte-Nord déplorent l'existence d'une politique fédérale qui les empêche d'occuper plus d'un emploi lorsqu'ils immigrent dans le cadre d'un programme destiné aux travailleurs temporaires étrangers. Ils sont contraints de signer un permis de travail fermé, ce qui leur interdit de cumuler plus d'un emploi avant d'obtenir la résidence permanente.
Le Tunisien Hedi Harrathi fait partie des nouveaux arrivants de Sept-Îles qui interpellent le ministère fédéral de l'Immigration pour qu'il modifie le règlement et fasse preuve de plus de flexibilité.
Même si M. Harrathi occupe un emploi 40 heures par semaine, il aimerait pouvoir travailler davantage, particulièrement dans le contexte de pénurie de main-d'œuvre.
« J'aime bien travailler. Je n'aime pas rester à la maison chaque jour, surtout le samedi, le dimanche : tu ne fais rien! Tu ne fais rien! Surtout l'hiver. »
Ce nouvel arrivant veut aussi augmenter ses revenus pour soutenir sa famille en Tunisie. J'ai ma mère, j'ai mes sœurs, et il faut payer beaucoup de choses là-bas, alors j'ai besoin d'argent, explique-t-il. M Harrathi ajoute que le coût de la vie est élevé à Sept-Îles, ce qui l'empêche de contribuer comme il le souhaiterait auprès de sa famille.
Au centre d'intégration des immigrants de Sept-Îles, les murs sont tapissés d'annonces d'employeurs à la recherche d'employés.
Les gens qui ont un permis de travail fermé arrivent pour un emploi spécifique, pour un employeur spécifique dans une ville X. Ils sont attachés à cet employeur pour la durée de leur permis de travail, indique la responsable des services aux immigrants au Centre Alpha Lira, Hélène Lejeune.
« Certains travailleurs aimeraient aussi retourner aux études à temps partiel, mais ils n'ont pas le droit. »
Ici, je n'ai pas le droit de travailler à d'autres jobs, par exemple dans un dépanneur, un café, un resto, ou être livreur, renchérit Hedi Harrathi.