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Des graines de café bientôt transportées jusqu’à Sherbrooke en bateau à voiles
Radio-Canada
Votre café matinal pourrait bientôt avoir un meilleur bilan carbone. L'entreprise sherbrookoise Café William se prépare en effet à importer des grains de café à bord d'un cargo à voile. Ce projet ambitieux pourrait révolutionner l'industrie du transport maritime.
Après avoir misé sur la production biologique et équitable de café, la compagnie s'attaque à un enjeu de taille : le transport de sa marchandise. La solution qu'elle a trouvée s'inspire du passé.
C'est la plus ancienne technologie qui existe : le bateau à voile. C'est un vrai bateau à voile, mais hybride , explique Serge Picard, le copropriétaire de l'entreprise.
Le premier bateau du genre, le Ceiba, est présentement en construction. Il devrait pouvoir transporter son premier chargement dès 2023. Les grains importés par Café William seront parmi les premiers produits à y être transportés, puisque l'entreprise a investi 500 000 dollars américains pour réserver sa place dans la cale du navire.
C'est une Tesla sur mer avec des voiles.
Une journée de bon vent, les hélices tournent à la renverse et rechargent les batteries. Une journée où il n'y a pas de vent, le bateau a une indépendance de propulsion d'une partie de la journée ou d'une journée, ajoute M. Picard.
Dès 2023, l'entreprise souhaite importer 15 % de son café sur ce navire, qui fera le trajet depuis l'Amérique du Sud en 10 jours de moins que les cargos traditionnels.
C'est un premier pas, mais ce n'est pas un petit pas en soi, souligne Mourad Ben Amor, directeur du Laboratoire interdisciplinaire de recherche en ingénierie durable et en écoconception de l’Université de Sherbrooke.
Selon lui, le projet pourrait révolutionner l'industrie du transport maritime. Du travail reste à faire pour atteindre la carboneutralité, rappelle toutefois le professeur. Il ne faut pas oublier que ces cargos ont aussi des batteries et des équipements qui ne viennent pas sans carbone. Il y a des émissions qui sont liées à ça, mais c'est certain que c'est beaucoup moins dommageable du point de vue du CO2 que des cargos conventionnels.