
Des fouilles sur le site du pensionnat de Maliotenam? Aux survivants de décider
Radio-Canada
Une équipe d’accompagnateurs ira à la rencontre d’anciens pensionnaires autochtones de Maliotenam cette année pour déterminer de quelle manière commémorer cette triste période. Ce sont les survivants de ce pensionnat qui devront déterminer si des fouilles, comme celles menées à Kamloops qui ont permis de découvrir les dépouilles de centaines d'enfants autochtones, devraient y être réalisées.
Une cueillette d’archives auprès des instances religieuses permettra aussi d’en connaître davantage sur l’histoire de ce pensionnat, qui a accueilli environ 200 enfants autochtones chaque année durant près de 20 ans, entre 1952 et 1971.
Même si les chefs innus de la Côte-Nord s’étaient prononcés cet été pour que des fouilles soient entreprises, la consultation auprès des survivants est une façon de permettre leur véritable guérison, selon les organisateurs de cette recherche.
Le responsable du cabinet politique de Uashat mak Mani-utenam, Jean-Claude Therrien-Pinette, en entrevue à l'émission Boréale 138 mardi après-midi, a mentionné que cette recherche est financée par l'enveloppe de quelque 40 milliards de dollars annoncée en décembre dernier par Ottawa pour indemniser des enfants des Premières Nations retirés de leur foyer, mais aussi pour réparer à long terme le système de protection de l'enfance pour les Autochtones.
Jean-Claude Therrien-Pinette a expliqué que les communautés qui ont accueilli de tels pensionnats auront ainsi les leviers pour faire des réflexions, dit-il. Il faut se parler entre nous avant.
Il ajoute que la méthodologie de consultation des survivants doit leur permettre de s'exprimer sur ce qu'ils souhaitent pour le site du pensionnat.
« C'est très récent dans l'histoire de la communauté et de la Nation innue. 1952-1971, on parle de gens qui sont, pour la majorité, encore vivants. »
On a suggéré de travailler avec des intervenants, des gens qui ont déjà travaillé en relation d'aide [...], qui connaissent le milieu, les aînés, pour avoir une conversation, pour ouvrir la mémoire, poursuit-il.
Jean-Claude Therrien-Pinette ajoute que la démarche se fera dans le respect de la sensibilité et de l'aspect émotif de la recherche.