Des enseignants, des parents et des élèves se mobilisent à Chelsea contre la loi 21
Radio-Canada
La communauté continue de se mobiliser en Outaouais à la suite de la réaffectation, jeudi dernier, d'une enseignante ayant refusé de retirer son voile. Une manifestation a rassemblé, mardi, une centaine d’enseignants, de parents d'élèves et d’enfants, à Chelsea.
Quelques personnalités se sont également jointes à la manifestation, à l'instar de la préfète sortante et ancienne mairesse de Chelsea, Caryl Green, et de l’agente à la défense des intérêts du Québec au Conseil national des musulmans canadiens (CNMC), Lina El Bakir.
Maman de deux enfants scolarisés à l'école élémentaire Chelsea (Chelsea Elementary School), Amy Pitkethly a contribué à l'organisation de cette manifestation, qui n’est pas qu’une démonstration solidaire, dit-elle.
La communauté ici ne [soutient] pas cette loi. Il ne s’agit pas seulement d’une enseignante qui a perdu sa position, la loi affecte beaucoup d’autres personnes, déplore Mme Pitkethly.
Élève de sixième année, Ivan Krongold estime que les gens devraient pouvoir exprimer qui ils sont, devraient être autorisés à porter des symboles religieux. Un droit élémentaire, considère le jeune garçon, dont le petit frère était dans la classe de l’enseignante au cœur de cette mobilisation, mais qui souhaite rester dans l’ombre.
Publiée sur Facebook, l’annonce de ce rassemblement encourageait à se vêtir de vert ou à apporter des rubans de la même couleur, en signe de soutien à Fatemeh Anvari, l’enseignante musulmane à l’école élémentaire Chelsea réaffectée au sein de l’établissement scolaire pour ne pas s’être soumise à la Loi sur la laïcité de l’État, dite loi 21, en refusant d’enlever son voile.
Si Amy Pitkethly dit être contente de cette mobilisation, elle estime que l’élan pourrait être encore plus grand. Le reste du Canada doit faire pression sur le Québec.
Une pression assumée notamment dans le choix du lieu de la manifestation, soit à Chelsea devant le bureau du député caquiste de Gatineau, Robert Bussière. Ce dernier n’a pas souhaité faire de commentaires et a décliné la demande d’entrevue de Radio-Canada.
L’élan de la communauté, mardi, est un pas dans la bonne direction, estime Lina El Bakir, qui espère à présent une mobilisation de la part de tous les leaders, fédéraux comme provinciaux pour mettre fin à la discrimination inhérente à la loi 21 et adresser ainsi un message clair au gouvernement caquiste que ce n’est pas cela le Québec, que ce n’est pas cela, le Canada.