
Des enclos bientôt prêts à accueillir les hardes de caribous en péril
Radio-Canada
Quelques retards dans la construction des enclos destinés aux caribous de Charlevoix, de la Gaspésie et de Val-d'Or n'empêcheront pas de les capturer de façon imminente pour les garder en vie. Inédite, la garde en captivité des caribous, dont la population décline, est une mesure nécessaire, estime le ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs (MFFP).
L'initiative du ministère est novatrice et trouve peu d'exemples similaires ailleurs dans le monde. Des enclos de maternité destinés seulement aux femelles enceintes et à leurs petits ont déjà été construits dans d'autres secteurs, par exemple au Yukon ou en Alaska. La mise en captivité temporaire de toutes les bêtes est une solution inexplorée à ce jour.
Malgré les doutes de plusieurs experts sur l'efficacité de cette mesure, les fonctionnaires responsables du projet pensent qu'elle sera un outil efficace dans la préservation de l'espèce, du moins, à court terme.
La construction de ces enclos doit être suivie par la création d'une commission indépendante sur le caribou menée par une spécialiste de l'économie forestière. Une stratégie à long terme sera par la suite élaborée et complétée d'ici 2023.
Le MFFP a établi plusieurs critères dans l'élaboration des plans des enclos. Chacun d'entre eux contient donc deux enclos principaux, séparés par un corridor central, ainsi que deux enclos d'isolement, un peu plus petits. Ces derniers serviront à isoler les bêtes malades ou les femelles sur le point de mettre bas.
Des membranes géotextiles ont été ajoutées aux clôtures afin de limiter au maximum les contacts visuels des bêtes avec les humains. Des clôtures électrifiées serviront également à repousser d'éventuels prédateurs trop curieux.
Des postes d'observation en hauteur ont également été érigés afin de permettre aux gardiens de surveiller la harde plusieurs heures par jour.
Contrairement aux deux autres hardes, celle de Val-d'Or, comprenant seulement sept individus, est déjà en captivité depuis 2020.
Les experts du MFFP affirment d'ailleurs ne pas avoir remarqué de changement dans le comportement des bêtes depuis leur capture. Une d'entre elles est décédée, mais il y a eu une naissance depuis.