Des dirigeants autochtones inquiets du projet immobilier à Juno Beach
Radio-Canada
Le Grand conseil de la Nation Anishinabek exprime à son tour ses réserves au sujet d’un projet immobilier à proximité du lieu du débarquement et du Centre Juno Beach, en Normandie.
Le promoteur Foncim propose de construire deux tours d’appartements en copropriété près de la plage où les Forces alliées, incluant des militaires autochtones, ont débarqué le 6 juin 1944, pendant la Deuxième Guerre mondiale.
« Des membres de nos Premières Nations se sont enrôlés et certains ont même renoncé à leurs droits autochtones pour devenir militaires », rappelle Melvin Hardy, membre du conseil de la Nation Anishinabek et président du comité des vétérans.
La Nation Anishinabek représente 39 Premières Nations ontariennes.
Depuis deux ans, le promoteur et le Centre Juno Beach, un musée canadien privé qui commémore la participation du Canada à la Deuxième Guerre mondiale, s’affrontent devant les tribunaux. Une décision de la cour en janvier autorise toutefois Foncim à entreprendre la construction plus tard cette année.
Le Grand conseil de la Nation Anishinabek veut s’assurer que le respect des lieux du débarquement et l’hommage à ses vétérans se poursuivent.
Nous devons prendre en considération les répercussions que le projet aura sur ceux qui sont morts au combat, sur leurs familles et sur la valeur historique des lieux pour nos deux nations, a déclaré le chef du Grand conseil de la Nation Anishinabek, Reg Niganobe.
La Légion royale canadienne s’est prononcée contre le projet de développement immobilier. Un groupe canadien baptisé Sauvez la plage Juno a aussi lancé une campagne dans le but d’empêcher la construction des immeubles d'appartements en copropriété.
Le ministre des Anciens Combattants, Lawrence MacAulay, s’est rendu avec une délégation au Centre Juno Beach pour rencontrer des responsables du gouvernement français et tenter de résoudre le différend.