
Des dindons sauvages se promènent en pleine ville
Métro
Les dindons sauvages sont de retour à Montréal. Plusieurs résidents ont fait part d’une rencontre avec ce gros oiseau, que ce soit à Dorval, Hochelaga-Maisonneuve ou même dans le centre-ville de la métropole. Alors que le nombre de signalements se multiplie, des questions réémergent: les dindons sauvages sont-ils dangereux? La présence de ces animaux en ville est-elle anormale?
«La pandémie a certainement pu faciliter l’accès à l’île de Montréal parce qu’il y avait moins de présence humaine dans les rues, affirme le biologiste et directeur général du Zoo Ecomuseum, David Rodrigue. Cependant, le dindon sauvage était déjà en pleine expansion depuis une vingtaine d’années, avec notamment l’adoucissement des températures, phénomène qui l’aide à avoir accès aux ressources plus longtemps en plus d’augmenter son rythme de reproduction.»
David Rodrigue soutient que le dindon sauvage n’est pas dangereux pour l’être humain et qu’il est même assez inoffensif. Cependant, l’oiseau peut réagir agressivement en situation d’autodéfense, que ce soit lorsqu’un humain tente de la capturer ou lorsqu’un animal de compagnie s’approche trop près de lui. La Ville de Montréal suggère même de faire fuir le dindon avec du bruit ou encore en utilisant un objet, comme un parapluie ou un bâton, pour le tenir à distance et l’apeurer. Cette dernière méthode serait la meilleure manière de gérer une rencontre avec l’oiseau.
«Les seuls réels risques sont lorsque le mâle est en période de reproduction et qu’il va défendre le harem de femelles avec qui il se trouve. À ce moment, si on se rapproche trop de l’oiseau, il peut nous attaquer avec ses griffes et causer de sérieuses blessures. Même chose pour les animaux de compagnie; je déconseille d’approcher un groupe de dindons sauvages si on est avec un chien, par exemple», indique M. Rodrigue.
Mais pour le directeur général, le danger serait plutôt que les humains prennent l’habitude de nourrir les dindons sauvages. Cela les incite à rester dans des zones moins hospitalières, ce qui peut causer des problèmes pour la circulation automobile ou pour les cyclistes.
«Je le répète: la meilleure manière de tuer un animal sauvage, c’est de commencer à le nourrir avec notre nourriture. C’est une espèce qui s’adapte bien, et c’est certain qu’ils vont se regrouper et aller manger dans les poubelles, près des mangeoires et là où les humains les nourrissent. C’est un gros oiseau, et on peut donc dire que plus il y en a, plus il y a des risques de collisions avec des voitures, et aussi avec des cyclistes, qui ont moins de protection.»
Quant à la présence de dindons en zones densément urbanisées, comme celui repéré lundi dans un stationnement du centre-ville de Montréal et qui a dû être évacué par le SPVM parce qu’il était incontrôlable, cela n’est pas inhabituel. Il n’est pas non plus anormal de voir des dindons perchés sur des endroits en hauteur dans certaines ruelles. Il s’agit d’un moyen d’autodéfense qu’utilise l’animal pour éviter d’être sur le sol pendant la nuit et pour limiter les cas d’attaques par des prédateurs.