Des détails des recommandations de Deena Hinshaw peuvent être divulgués, dit une juge
Radio-Canada
Une juge de Calgary a décidé que la médecin-hygiéniste en chef de l'Alberta, Deena Hinshaw, devrait révéler des détails de ses discussions confidentielles avec le Cabinet de Jason Kenney sur les restrictions et les recommandations liées à la pandémie.
La juge de la Cour du Banc de la Reine Barbara Romaine a rendu une décision de sept pages dans laquelle elle indique que l'intérêt public de divulguer les réponses de la Dre Hinshaw [à trois] questions posées par la Cour l'emporte sur l'intérêt public de garder la preuve confidentielle.
Cette décision vient après que les avocats du gouvernement se soient opposés à ce que la Dre Hinshaw divulgue des informations demandées par Jeffrey Rath, un des avocats d'un groupe de plaignants, lors d'un contre-interrogatoire.
Un groupe d'Albertains, composé notamment de gens qui fréquentent les églises et les salles d'entraînement, a lancé une contestation judiciaire visant à faire déclarer inconstitutionnels les ordres de santé publique liés à la pandémie.
La juge a indiqué qu’il est nécessaire que la Dre Hinshaw réponde à trois questions afin que l’affaire soit présentée de façon adéquate et équitable.
Plus tôt ce mois-ci, la Dre Hinshaw a été contre-interrogée sur son affidavit de 206 pages déposé dans le cadre de la poursuite judiciaire, qui détaille les statistiques sur la pandémie, les échéanciers et les cadres décisionnels liés aux restrictions sanitaires des deux dernières années.
Lors du contre-interrogatoire, Jeffrey Rath a demandé à la Dre Hinshaw de nommer les recommandations qu’elle a faites qui ont été ignorées ou qui ont été suivies de directives contraires à ces recommandations.
Les avocats du gouvernement de l'Alberta ont présenté un document de Sonya Savage, alors ministre de la Justice, indiquant que les détails des discussions doivent rester confidentiels, car les divulguer pourrait nuire aux futures discussions du Cabinet, ce qui aurait un impact négatif sur la gouvernance démocratique de la province de l'Alberta.
Les questions visaient à savoir si le premier ministre et le Cabinet avaient déjà demandé d’imposer des restrictions plus sévères que celles recommandées, de viser des groupes particuliers tels que les églises, les salles d’entraînement, les écoles et les petites entreprises et si elle avait déjà recommandé de lever ou d'assouplir les restrictions à un moment donné et que cette recommandation avait été refusée ou ignorée par le Cabinet.