
Des cours et des devoirs de français chaque jour pour le PDG d’Air Canada
Radio-Canada
L'effort était louable; le résultat, laborieux : le PDG d'Air Canada, Michael Rousseau, qui avait soulevé un tollé en tenant un discours uniquement en anglais devant la Chambre de commerce du Montréal métropolitain l'automne dernier, a partiellement témoigné dans la langue de Molière, lundi après-midi, à la Chambre des communes.
Je suis désolé, a-t-il réitéré d'entrée de jeu dans une allocution parsemée de phrases en français. Je m’excuse encore ici.
Appelé à comparaître devant le Comité permanent des langues officielles des Communes, Michael Rousseau est revenu sur la polémique qu'il avait créée en novembre en ignorant les avertissements du gouvernement Legault et du Commissariat aux langues officielles, qui lui avaient déconseillé de prononcer un discours en anglais uniquement.
J'ai appris que, pour participer pleinement à la société québécoise, j'aurais dû apprendre le français plus tôt dans ma carrière à Air Canada, a admis le PDG lundi, en anglais, sa maîtrise du français n'étant pas encore assez bonne pour lui permettre de répondre aux questions des députés dans la langue de Molière.
Ne pas avoir appris le français auparavant, c'était une erreur de ma part, a-t-il poursuivi. Je la corrige ces jours-ci avec des leçons relativement intenses et j'espère pouvoir converser le plus tôt possible en français avec toutes les parties prenantes d'Air Canada – le tout, a-t-il dit, avec un accent approprié.
M. Rousseau a expliqué qu'il était maintenant encadré par deux tuteurs, qu'il suivait des cours de français chaque matin et qu'il devait faire des devoirs pratiquement chaque soir.
Les propos tenus par M. Rousseau en novembre avaient provoqué une avalanche de plaintes au Commissariat des langues officielles. Il avait notamment soutenu qu'il était tout à l'honneur de Montréal de lui avoir permis de vivre uniquement en anglais depuis une quinzaine d'années.
Or, Montréal est une ville française, selon sa charte. Elle est, de surcroît, la métropole de la seule province officiellement francophone du Canada, ainsi que le siège social d'Air Canada.
Depuis, le gouvernement Trudeau a déposé le projet de loi C-13 pour donner au Commissariat le pouvoir de remettre des amendes aux entreprises assujetties à la Loi sur les langues officielles qui enfreignent celle-ci. La pièce législative, déposée il y a trois semaines aux Communes, est encore loin d'être adoptée, cela dit.