Des coupes forestières dans les sommets des Chic-Chocs
Radio-Canada
Québec vient de publier son plan d’aménagement forestier spécial pour récupérer le bois endommagé par la tordeuse des bourgeons de l’épinette. Plusieurs coupes sont prévues dans des sites en altitude, ce qui préoccupe le Comité de protection des monts Chic-Chocs.
« Quand je regarde les prévisions de coupes 2022-2023, ils vont chercher ce qu’il reste du mont de l'Ouest. Je n’en reviens pas. Aller dans une vieille forêt en altitude. »
Louis Fradette, comme les autres membres du Comité de protection des monts Chic-Chocs, a de bonnes raisons d'être ébranlé.
Le plan du ministère pour récupérer le bois atteint par la tordeuse des bourgeons de l’épinette prévoit des coupes dans des secteurs de la réserve faunique de Matane que le comité cherche à protéger depuis 14 ans.
Plusieurs coupes prévues le seront en altitude à plus de 650 m voire 700 m.
Les monts Fernand-Fafard, les épaules du mont Blanc, le mont Jimmy-Russel, le mont Beaulieu et le mont de l’Ouest perdront leurs forêts les plus fragiles, dont de vieilles forêts où se réfugient les caribous.
Louis Fradette raconte que c’est justement à la suite d’une coupe forestière sur une partie du mont de l’Ouest, en 2007, que le Comité de protection des monts Chic-Chocs s’est formé.
L’enseignant à la retraite se souvient particulièrement de ce déboisement effectué à une altitude de plus de 650 mètres, dans une vieille forêt. C’était très apparent, dit-il. On a dénoncé ça. On avait été au ministère. On n’en revenait pas qu’il [le ministère] s’attaque à des forêts en altitude, c’est si fragile, ces forêts-là.
Celui qui entretient le Sentier international des Appalaches (SIA) dans le secteur du mont de l’Ouest constate que près de 15 ans après la coupe, le secteur est toujours désert. Les arbres ont deux pieds de haut, rapporte M. Fradette.