
Des contaminants éternels dans l’eau de Sainte-Cécile-de-Milton
Radio-Canada
Des contaminants éternels, ou PFAS, sont présents dans presque la totalité de l’eau des municipalités du Québec, révèle une vaste étude. Des concentrations plus élevées que le seuil maximal proposé par Santé Canada ont toutefois été détectées dans quatre municipalités sur 376, dont Sainte-Cécile-de-Milton, dans la Haute-Yamaska. Le maire de la municipalité se veut toutefois rassurant.
Un échantillon prélevé dans un puits du secteur, dans le cadre d’une étude, démontre que l’eau contient une concentration non négligeable de PFAS, des contaminants dits éternels potentiellement cancérigènes. La concentration mesurée est de 36 nanogrammes par litre, alors que le seuil proposé par Santé Canada, qui pourrait devenir une norme, est de 30 nanogrammes par litre. Pour le moment, la source de contamination demeure inconnue.
Le maire de la municipalité, Sylvain Beaudoin, veut cependant éviter un vent de panique. Il affirme qu’à ce jour, rien ne démontre que l’ensemble des puits sont touchés par la contamination, qui pourrait être liée à un événement précis, selon lui. Un élément comme l’utilisation de la mousse utilisée lors d’un incendie pourrait être un facteur dans ce cas-là, croit-il.
Pour avoir un portrait plus clair de l'étendue de la contamination, la Ville attend les résultats des tests d'eau effectués récemment à plusieurs endroits du territoire. Elle se dit prête à agir au besoin. Advenant qu’on ait de mauvaises nouvelles en lien avec les analyses, c’est clair que la Municipalité sera là pour accompagner ses citoyens, poursuit Sylvain Beaudoin.
Le professeur de chimie environnementale à l’Université de Montréal, Sébastien Sauvé, se fait lui aussi rassurant pour le cas de Sainte-Cécile-de-Milton. Il croit toutefois qu'il ne faut pas prendre la situation à la légère pour autant. On se trouve juste un peu au-dessus. Mais il y a quand même de l’incertitude concernant ces seuils, indique celui qui a chapeauté la vaste étude.
« Il y a des PFAS dans 99 % des échantillons qu’on a mesurés au Québec et ils sont tous néfastes. »
La présence de PFAS dans presque la majorité des eaux du Québec est vue par certaines personnes comme un argument pour réduire l'utilisation de ces produits chimiques présents dans plusieurs produits quotidiens. En a-t-on réellement besoin sur les papiers pour emballer les hamburgers, dans des tasses en carton, dans du fond de teint résistant à l’eau?, se questionne Sébastien Sauvé. Dans certains usages, ils ne sont pas essentiels.
Avec les informations de Thomas Deshaies