Des consultations sur les langues autochtones qui débutent dans la controverse
Radio-Canada
La visite du ministre responsable des Relations avec les Premières Nations et les Inuit, Ian Lafrenière, prévue à Val-d’Or lundi, est attendue de pied ferme. Il est de passage dans le cadre des consultations publiques sur les langues autochtones.
Des Algonquins ont l’intention de manifester leur désaccord avec ce processus de consultation.
Les consultations publiques sur les langues autochtones auront lieu à différents endroits de la province, mais débutent officiellement à Val-d’Or lundi en présence du ministre Ian Lafrenière.
Par voie de communiqué, l’Assemblée des Premières Nations Québec-Labrador fait savoir qu’il s’agit d’« une fausse bonne idée, puisque la démarche est menée au mépris de nos droits inhérents à l’autodétermination et à l’autonomie gouvernementale ». L’organisation estime ne pas avoir été consultée lors du processus ayant mené aux consultations.
« C’est comme si on demandait aux Chinois de légiférer sur la langue française au Québec. On a cette même perception de notre côté. Je ne pense pas que c’est au Québec de légiférer sur les langues et cultures des Premières Nations », ajoute pour sa part le chef de la communauté de Lac-Simon Lucien Wabanonik.
Il se dit bien conscient de l’importance de protéger la langue, mais estime que c’est aux Premières Nations et à personne d’autre de trouver les meilleurs moyens pour le faire. Lucien Wabanonik croit aussi qu’il ne s’agit pas d’un dossier de compétence provinciale.
« On ne veut pas avoir un papa et une maman, on a assez du fédéral, je ne pense pas qu’on a besoin d’un autre au provincial », ajoute-t-il. Il se demande aussi pourquoi les consultations n’ont pas lieu directement dans les communautés autochtones.
Plusieurs membres des Premières Nations ont l’intention de manifester sur place lundi matin.
« Ça été malhabile du gouvernement du Québec d’annoncer seul qu’il y aura un processus de consultation. Peut-être qu’ils auraient dû le faire conjointement avec nous pour faire l’annonce des consultations qui vont venir », ajoute Richard Kistabish, ex-grand chef du Conseil algonquin du Québec.