Des baisses de quotas qui ne font pas le bonheur des crevettiers
TVA Nouvelles
Pêches et Océans Canada a annoncé jeudi des importantes diminutions des quotas de crevettes nordiques de l’estuaire et du golfe Saint-Laurent pour les saisons 2022 et 2023. Cette nouvelle ne fait pas le bonheur des crevettiers du Québec et du Nouveau-Brunswick.
«C’est sûr que toute annonce de diminution de quotas est une déception, autant pour les pêcheurs que pour les transformateurs», se désole le directeur général de l’Association des capitaines-propriétaires de la Gaspésie, Claudio Bernatchez.
«Pas de surprise, parce qu’on s’y attendait un peu. [...] On se demande si on va être capable de survivre à ça», affirme le directeur général de la Fédération régionale acadienne des pêcheurs professionnels, Jean Lanteigne.
Pêches et Océans Canada a annoncé jeudi des diminutions des totaux autorisés de captures de crevettes nordiques pour les deux prochaines années. Alors que le quota était de 17 999 tonnes en 2021, celui-ci chute à 15 812 cette année et atteindra 14 524 tonnes en 2023.
«Là où on n’est pas d’accord, c’est sur l’ampleur des coupures et les raisons qui sont utilisées pour justifier ces coupures-là», plaide le représentant des pêcheurs à engins mobiles à l’Association des capitaines-propriétaires de la Gaspésie, Patrice Élément.
Selon le MPO, les abondances estimées en 2021 dans les quatre zones figurent parmi les plus faibles observées depuis 1990. L’augmentation constante des températures de l’eau serait la principale cause.
«Le MPO a choisi de ne pas respecter l’approche de précaution qui est en place depuis plusieurs années. [...] C’est une approche qui est conjointe avec le MPO et l’industrie de la pêche. Soudainement, on nous dit que cette approche-là ne tient plus la route. [...] On ne sait pas exactement jusqu’à quel point il va y avoir moins de ressources. Tout ce que l’on sait, c’est que le MPO ne dispose pas de tous les outils nécessaires pour bien évaluer la situation», explique M. Bernatchez.
«On nous dit que le sébaste va manger 200 000 tonnes de crevettes par année. Nous ce que l’on dit, c’est que si on en pêche 1000 tonnes de plus ou moins, ça ne fera pas de différence sur la protection et la pérennité de la ressource», précise Patrice Élément.
En plus des hausses des coûts liés à l’inflation, les baisses de quotas auront des impacts importants pour les crevettiers.