
Des Autochtones veulent prendre leur revanche contre Christophe Colomb
Radio-Canada
Après les controversés Amherst et Macdonald dont les statues ont été déboulonnées ces dernières années, des voix s’élèvent désormais pour remettre en cause l’héritage de Christophe Colomb et pour dénoncer ses gestes désastreux envers les peuples autochtones. Les villes interpellées évitent toutefois de se jeter dans la mêlée.
Une de ces voix revendicatrices est celle du militant mohawk Sean French. Plus de trente ans après la crise d’Oka, ce résident de Kahnawake remonte aux barricades, mais cette fois-ci de façon métaphorique.
En septembre dernier, il a parcouru à pied, drapeau warrior flottant au vent, la rue Christophe-Colomb au complet, entre la rivière des Prairies et le parc La Fontaine.
« J'ai choisi de marcher avec mon drapeau, symbole de résistance autochtone, pour rappeler aux gens que nous sommes toujours là et pour protester contre une rue au nom inacceptable. »
M. French aimerait que les municipalités comme Montréal arrêtent d’honorer quelqu'un qui a tué encore plus d'Autochtones que le général britannique génocidaire Jeffrey Amherst.
Lors de sa marche, il n'a pas brandi de pancarte revendicative pour expliquer sa démarche. Cependant, à chaque personne qui l’a interrogé sur sa présence avec un drapeau warrior, il a pris le temps d'expliquer ses motivations. Les réactions ont été extrêmement positives, dit-il.
Féru d'histoire, l'ancien militant mohawk avait noté en 2019 que la Ville de Montréal avait débaptisé la rue Amherst, qui honorait indirectement un officier britannique qui avait fourni des couvertures contaminées par la variole à des Autochtones.
La rue Amherst a été renommée rue Atateken (fraternité en langue mohawk), mais aucune autre initiative toponymique à saveur autochtone n’a suivi depuis cette date, à part la création de l’avenue Skaniatarati dans Lachine-Est, il y a près de quatre ans.
Racontée dans le journal mohawk The Eastern Door, la marche de Sean French n’est pas passée inaperçue sur l’île de Montréal. Ainsi, en novembre dernier, lors d'une séance du conseil municipal de Pointe-Claire, un résident, Ray Coelho, a interpellé les élus et demandé à cette ville de l’ouest de l’île de Montréal de renommer la rue Columbus d’un nom moins controversé. Il a reçu le soutien de la Coalition rouge, un organisme de défense des droits contre le profilage racial et la discrimination systémique.