Des Autochtones appellent au démantèlement de la police de Thunder Bay
Radio-Canada
De plus en plus de leaders autochtones réclament le démantèlement et la mise sous tutelle du Service de police de Thunder Bay, souvent critiqué pour sa gestion inadéquate des enquêtes criminelles liées aux Autochtones et qui a perdu, selon eux, la confiance de la communauté.
Il est très évident qu’ils [le SPTB] n’accomplissent pas leur mission, et cela doit changer, affirme la grande chef adjointe de la Nation Nishnawbe Aski, Anna Betty Achneepineskum.
« Il y a plusieurs personnes qui ont perdu espoir que justice leur soit rendue. »
Les commentaires de Mme Achneepineskum surviennent quelques jours après l’obtention, par plusieurs médias, dont CBC News, d’un rapport confidentiel préparé par une équipe d’enquêteurs, qui recommandent à la police de rouvrir les enquêtes criminelles sur 14 cas d’Autochtones dont la mort est survenue entre 2006 et 2019.
Les enquêteurs recommandent aussi que deux autres cas soient sujets à une révision ou une enquête du coroner, et 25 cas non résolus de femmes autochtones disparues et assassinées devraient également être réévalués, ajoutent-ils.
La mission initiale de ces enquêteurs était de se pencher sur les circonstances entourant les décès de neuf autres Autochtones, sur lesquels le Service de police de Thunder BaySPTB avait enquêté. En 2018, le Bureau du directeur indépendant de l’examen de la police avait statué que ces enquêtes devraient être reprises, dans un rapport dénonçant le racisme systémique au sein du Service de police de Thunder BaySPTB.
Le nouveau rapport a été transmis au procureur général de l’Ontario qui, selon un porte-parole, est toujours en train de déterminer quoi en faire.
Les appels au démantèlement du Service de police de Thunder BaySPTB surviennent à une période particulièrement mouvementée au sein du corps policier. Son administration fait face à plusieurs plaintes logées, soumises par des employés actuels et des retraités, au Tribunal des droits de la personne de l’Ontario.
À la demande de la solliciteure générale de l’Ontario, Sylvia Jones, la Commission civile de l’Ontario sur la police a ouvert une enquête sur la cheffe de police, Sylvie Hauth, le chef adjoint Ryan Hughes qui est suspendu en ce moment, et le reste de l’administration du Service de police de Thunder BaySPTB.