
Des augmentations salariales inégales entre hommes et femmes au Québec en 2021
Radio-Canada
Les travailleurs québécois qui ont l'impression d'avoir perdu de leur pouvoir d'achat dans la dernière année ne se trompent pas : l'Institut de la statistique du Québec (ISQ) confirme en effet que le salaire horaire moyen a crû de 2,2 % en 2021 pendant que l'inflation a été de 3,8 %.
Le salaire moyen s'est donc établi à 28,81 $ l'heure en 2021, indique l'Institut de la statistique du QuébecISQ dans son État du marché du travail au Québec, publié mercredi.
La croissance des salaires n'a pas suivi, effectivement, l'inflation en 2021. Donc, il y a vraiment un retard à cet égard-là, a convenu en entrevue Luc Cloutier-Villeneuve, analyste en statistiques du travail à l'Institut de la statistique du QuébecISQ.
Par contre, il y a un effet de composition qui joue dans la hausse du salaire moyen, parce qu'il y a eu quand même 100 000 emplois à 30 $ [l'heure] et plus qui ont été ajoutés. Mais il y a eu presque autant d'emplois qui se situent entre 15 $ et 29 $ [l'heure], donc dans le salaire moyen. C'est ce qui fait que le salaire horaire n'a pas bougé beaucoup, a expliqué M. Cloutier-Villeneuve.
Et les femmes ont été plus durement touchées que les hommes.
L'Institut de la statistique du Québec révèle en effet que le salaire moyen des hommes a crû de 2,7 % pour atteindre 30,16 $ l'heure. Pendant ce temps, le salaire des femmes a crû de 1,5 % pour atteindre 27,39 $ l'heure.
M. Cloutier-Villeneuve rappelle que les hommes ne travaillent pas dans les mêmes secteurs que les femmes.
Par exemple, il y a eu hausse importante de l'emploi dans la construction et dans les services professionnels, scientifiques et techniques, comme l'informatique, des secteurs bien rémunérés où les hommes sont nettement plus présents que les femmes.
Il reste que, dans la santé, il y a eu une hausse de 41 400 emplois. Et ces emplois-là sont occupés, comme on le sait, majoritairement par des femmes. Mais ça ne semble pas avoir eu un impact sur les salaires. Au comparatif, on voit que les femmes tirent de l'arrière, a conclu M. Cloutier-Villeneuve.