Des artistes inuit attendent impatiemment la réforme de la Loi sur le droit d’auteur
Radio-Canada
Bien des sculpteurs et des artistes visuels inuit ont l’habitude de voir le prix de leurs œuvres bondir considérablement lorsqu’elles sont revendues dans des galeries d’art à travers le Canada, et ce, sans pouvoir toucher de compensation. Alors qu’ils sont nombreux à décrier ce phénomène depuis plusieurs années, les travaux entourant une réforme de la Loi sur le droit d'auteur leur donnent espoir d’avoir enfin gain de cause.
Avec cette réforme, qui est actuellement préparée par les ministères de l'Innovation et du Patrimoine, les artistes visuels canadiens pourraient recevoir 5 % du prix de revente lorsque leurs œuvres sont revendues au cours d'un encan ou encore par une galerie d'art commerciale.
Plus de 90 pays à travers le monde, dont la France et le Royaume-Uni, ont des lois dont les dispositions encadrent précisément ce droit de suite.
Le droit de suite pour les artistes constitue une étape importante vers l'amélioration des conditions économiques pour les artistes au Canada, soutient la porte-parole du ministère de l'Innovation, des Sciences et du Développement économique, Andréa Daigle, dans un échange de courriels.
Le gouvernement examine attentivement ces questions nationales et les leçons internationales, alors qu'il détermine la meilleure façon de mettre en œuvre son engagement.
Le Canada compte un peu plus de 21 000 artistes visuels. En 2016, leur revenu médian était d’environ 20 000 $, soit moins de la moitié de celui de tous les travailleurs, selon des données de Statistique Canada.
Bon nombre de nos artistes vivent près du seuil de la pauvreté, alors tout ce qui peut leur revenir est plus que bienvenu, affirme la vice-présidente du Front des artistes canadiens (CARFAC), Theresie Tungilik, qui milite depuis plusieurs années pour l’instauration d’un droit de suite.
S’il est parfois difficile de vivre pleinement de son art partout au pays, les artistes du Grand Nord font face à des défis particuliers, comme le coût élevé d’acheminement des matériaux et le manque d’espaces de création.
« Il est temps d'améliorer notre système [et] la façon dont nous traitons les artistes du monde entier, en particulier au Nunavut. »