Des artefacts autochtones retournés à leur communauté pour une exposition
Radio-Canada
Des dizaines d'artefacts autochtones ont été dévoilés jeudi pour la première fois au grand public dans la Première Nation de Timiskaming, près de Notre-Dame-du-Nord. La majorité des objets ont été découverts en 1971 lors de fouilles archéologiques au lieu historique national d'Obadjiwan–Fort-Témiscamingue.
L’exposition des artefacts provenant de la pointe du Fort-Témiscamingue revêtait une importance toute particulière pour Dianna Wabie, l'une des organisatrices de l'événement.
Ce sont deux jours très importants pour nous. Ces artefacts ont été manipulés et fabriqués par nos ancêtres. Leurs esprits sont de retour à la maison, témoigne-t-elle.
Les objets ont permis aux membres de la communauté d'être en contact avec des traces de leurs ancêtres. Peut-être que mon arrière-arrière-arrière-grand-père a fabriqué l’une de ces pointes de flèche, observe Lindsay Côté, qui se décrit comme un gardien du savoir dans la communauté.
La découverte d'une pièce provenant d'une pipe à tabac l'a particulièrement intrigué, puisqu'il en utilise fréquemment lors de cérémonies. Il y a une histoire dans chacun de ces artefacts et si on prend le temps de les découvrir, ce sont de très belles histoires, considère l’Anishnabe, également auteur.
Ce sont des artefacts qu’on ne voit pas habituellement, qui sont dans des boîtes conservées dans des conditions optimales par Parcs Canada. On est bien contents de les sortir aujourd’hui pour qu’ils puissent enfin se faire voir, mentionne le gestionnaire du lieu historique national d’Obadjiwan–Fort-Témiscamingue, Simon Laquerre.
Des perles de verre d’origine européenne probablement et des pendentifs créés à partir de chaudrons de cuivre étaient présentés, ainsi qu’une tête de hache et des cônes clinquants datant des 18e et 19e siècles.
Les perles de verre servaient de monnaie d’échange. Même chose pour les chaudrons en cuivre, explique l’archéologue Michel Plourde, de Parcs Canada.
L’échantillon le plus représentatif de la collection de 25 000 objets découverts a été apporté pour l’occasion, précise l’archéologue. Les pointes de flèche, on en a deux. Il y en a une qui pourrait dater de 6000 ans. C'est un des objets les plus intéressants sur le site, estime M. Plourde.