Des allégations d’intimidation contre la cheffe de l’Assemblée des Premières Nations
Radio-Canada
La cheffe nationale de l'Assemblée des Premières Nations (APN), RoseAnne Archibald, subit des pressions pour se retirer de ses fonctions alors qu'elle fait l'objet d'une enquête externe sur des allégations d'intimidation et de harcèlement de la part de quatre membres de son personnel, a appris CBC News.
Les plaintes ont été déposées en vertu de la politique de dénonciation de l'organisation.
Dans une déclaration publiée jeudi, l'APN a confirmé avoir reçu le mois dernier un certain nombre de plaintes contre Mme Archibald et a déterminé que les conclusions justifiaient une enquête plus approfondie menée par un enquêteur externe.
Dans sa propre déclaration publiée jeudi, Mme Archibald s'est réjouie de l’ouverture de l'investigation, et a demandé un audit judiciaire et une enquête indépendante sur les huit dernières années de fonctionnement de l'APN.
Mme Archibald allègue que les quatre membres du personnel ont porté plainte contre elle après avoir tenté d'obtenir des paiements de contrats d’une valeur d'un million de dollars.
« Les ententes tacites, les versements importants au personnel et d'autres incidents documentés de corruption et de collusion nous ont fait perdre de vue notre objectif commun : lutter pour les droits collectifs de plus de 900 000 Autochtones vivant dans plus de 600 communautés, villes et villages des Premières Nations de Turtle Island. »
Le mécanisme de dénonciation utilisé par le personnel pour déposer des plaintes contre Mme Archibald a été mis en place l'année dernière à la suite d'une enquête distincte d'intimidation et de harcèlement dont elle avait fait l'objet lorsqu'elle était cheffe régionale de l'Ontario.
Les nouvelles plaintes portent notamment sur l'introduction présumée par Mme Archibald d'une pratique culturelle hawaïenne appelée ho'oponopono lors des réunions hebdomadaires. Les plaignants soutiennent que, dans le cadre de cette pratique, Mme Archibald récite des prières pour la guérison des membres du personnel ou pour corriger leurs erreurs, et qu'elle leur demande de partager leurs traumatismes d'enfance.
Plusieurs sources qui ont parlé à CBC News ont déclaré que certains membres du personnel avaient raconté que cette pratique les avait traumatisés à nouveau. Ces sources ont témoigné sous le couvert de l’anonymat, par crainte de représailles.