
Des Albertains attendent toujours les retombées des profits records des pétrolières
Radio-Canada
Malgré les profits records des entreprises énergétiques albertaines dans les derniers mois, plusieurs Albertains attendent toujours de récolter les fruits de ce boom pétrolier. Selon un expert du marché du travail, cette période de croissance est différente des précédentes et ses conséquences positives sur l’économie de la province pourraient l’être tout autant.
Joseph Marchand, un économiste de l’Université de l’Alberta, a étudié les booms pétroliers du passé et leurs retombées économiques sur les différents secteurs économiques de la province.
Selon ses recherches (Nouvelle fenêtre), chaque emploi créé dans le secteur énergétique dans les cinquante dernières années a entraîné la création d’un emploi additionnel dans différents secteurs, comme l’industrie des services, de la construction ou de la vente. Cette fois-ci, le portrait pourrait être différent.
Même si les profits des pétrolières ont explosé en 2022, ce sont les actionnaires qui en profitent au premier chef. Au lieu de réinvestir leurs gains dans leurs opérations quotidiennes, les entreprises préfèrent augmenter leurs dividendes aux actionnaires ou réduire leur dette.
Pour lui, il est également crucial de tenir compte de la transition énergétique. Il croit que la province devrait cibler de nouveaux moteurs économiques, qui pourraient avoir le même impact positif sur les travailleurs albertains que ce que l’industrie pétrolière et gazière a eu.
« Nous savons que la croissance ne sera pas au rendez-vous [dans le secteur pétrolier et gazier], à moins d'un changement radical de la politique énergétique. »
Pour lui, la solution pourrait être de se tourner vers les minéraux critiques, la production d’hydrogène, le secteur technologique ou l'agroalimentaire.
Il y a beaucoup de mouvement et c’est difficile de cibler une seule chose, précise l’économiste.
Dans le comté de Vulcan, où l’industrie énergétique est responsable de plus de la moitié des recettes fiscales, les retombées se font toujours attendre.