Des agriculteurs lèvent le camp après un an de manifestations en Inde
Radio-Canada
Des milliers d'agriculteurs indiens empaquetaient leurs affaires et démontaient les villages de tentes samedi à la périphérie de New Delhi, afin de rentrer chez eux après une année de manifestations contre la politique agraire du gouvernement.
Des centaines d'entre eux dansaient et célébraient la victoire samedi matin, au moment de lever les barrages routiers et de démanteler les abris de fortune sur de grandes autoroutes.
Le premier ministre Narendra Modi avait fait voter par le Parlement le mois dernier l'abrogation des trois réformes agraires qui, selon les manifestants, permettraient aux entreprises privées de contrôler le secteur agricole du pays.
Cependant, les agriculteurs avaient d'abord refusé de quitter leurs campements, mettant en avant d'autres revendications, comme une garantie de prix minimum fixe sur leurs produits agricoles.
Les lois agricoles voulues par M. Modi avaient été votées en septembre 2020 pour autoriser les agriculteurs à vendre leur production aux acheteurs de leur choix plutôt que de se tourner exclusivement vers les marchés contrôlés par l'État leur assurant un prix de soutien minimal pour certaines denrées.
Nombre de petits exploitants agricoles y étaient opposés, s'estimant menacés par cette libéralisation qui, selon eux, risquait de les obliger à liquider leurs marchandises au profit des grandes entreprises.
Le gouvernement de Modi avait insisté sur le fait que ces lois étaient des réformes nécessaires pour moderniser l'agriculture indienne et qu'elles conduiraient à un marché déréglementé avec un contrôle accru du secteur privé sur l'agriculture.
Après des manifestations dans le Punjab et l'Haryana, dans le nord de l'Inde, des dizaines de milliers d'agriculteurs s'étaient dirigés vers la capitale, New Delhi, où ils avaient été violemment repoussés par la police, début d'une impasse entre les deux parties ayant duré un an.
Les leaders des agriculteurs disent que plus de 500 manifestants sont morts en raisons de suicides, du froid et de la COVID-19 depuis novembre de l'année dernière. Ils insistent sur le fait que le gouvernement devrait payer 500 000 roupies (6750 $) en dédommagement par famille.