Des agriculteurs albertains préparent la relève pour leurs exploitations
Radio-Canada
Alors qu’un rapport publié début avril montre qu'environ 66 % des producteurs canadiens n'ont pas de plan de relève, Mike Wind a mis en place le sien pendant 20 ans. Cet Albertain cultive du foin, des céréales et des pommes de terre près de Purple Springs, un hameau à environ 70 km à l'est de Lethbridge. Avec sa femme, ils ont fondé Windiana Farms en 1989.
Le rapport, publié par la Banque Royale du Canada, Boston Consulting Group et des chercheurs de l'Université de Guelph, prévoit également que d'ici 2033, 40 % des exploitants agricoles canadiens prendront leur retraite. Il suggère que 30 000 nouveaux résidents permanents seront nécessaires au cours de la prochaine décennie pour combler ces départs.
Il y a environ 21 ans, Mike Wind a posé la question à ses 5 filles et 2 fils si l’un d'entre eux souhaitait reprendre l’entreprise familiale. Une semaine plus tard, les deux fils acceptaient. Ils sont allés à l'école, ont obtenu leur diplôme et le plan était que s'ils voulaient la ferme, ils devaient travailler pour moi en tant qu'employés pendant cinq ans, puis nous allions réviser l’idée qu’ils reprennent la ferme ou non. Et ils l'ont fait.
Le premier vice-président de la Fédération canadienne de l'agriculture (FCA), Todd Lewis, explique avoir vu une grande consolidation, en particulier dans l'Ouest canadien.
Des agriculteurs ont pris leur retraite, peut-être que leurs fils ou leurs filles ne continuent pas [l’entreprise familiale], et nous voyons donc de plus grandes fermes dans de nombreux cas, ajoute-t-il.
Pour ceux qui n’ont pas de famille à qui laisser l'exploitation, transférer des terres peut être compliqué et coûteux, ce qui rend la planification de la relève difficile. Nous sommes d'excellents planificateurs quand il s'agit de la récolte de l'année prochaine [et] la planification de la relève est peut-être quelque chose qui est toujours repoussé, explique Todd Lewis.
Selon le rapport, il faut en faire davantage pour garder les producteurs dans cette industrie, ou encourager des nouveaux à la rejoindre, en promouvant l’éducation agricole, en augmentant la recherche sur les technologies et en créant des stratégies nationales.
Certains jeunes agriculteurs, comme Valerie Ehrenholz, 31 ans, assurent néanmoins l'avenir de l’exploitation familiale. Il y a six ans, elle a repris la ferme de bétail et de légumes de sa famille à Barrhead. Elle explique que le métier agricole est financièrement et physiquement exigeant, ce qui peut dissuader des jeunes.
« Sans aucun doute, quand j'ai décidé ce que je voulais faire, si vous vouliez devenir agriculteur, on nous décourageait et on nous regardait de haut. »