Des aînés pourraient être obligés de quitter le complexe Le Noble Âge
Radio-Canada
Une quinzaine de bénéficiaires du complexe Le Noble Âge, de Jonquière, risquent de voir leur train-train quotidien être chamboulé. Ils pourraient être contraints de déménager très bientôt au Saint-Jude, une résidence pour aînés située à Alma.
Le Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux (CIUSSS) du Saguenay-Lac-Saint-Jean aurait récemment résilié une entente qui permettait au complexe Le Noble Âge d'accueillir cette quinzaine de bénéficiaires ayant tous des besoins particuliers au chapitre des soins de santé.
L'accord aurait été révoqué pour deux raisons bien précises qui ont été exposées dans une lettre datant du 1er novembre.
On n’aurait pas maintenu une assurance responsabilité administrateur, et dans un deuxième temps, on aurait eu des employés qui auraient des antécédents criminels en lien avec le travail. On ne nous dit pas de quels employés on parle, quels seraient les antécédents dont on parle et on ne nous dit pas non plus quels antécédents seraient en lien avec le travail, explique Me Éric LeBel, qui représente le complexe Le Noble Âge.
Le déplacement de ces personnes âgées vers Alma suscite son lot d’inquiétudes. Une femme dont la belle-mère pourrait être transférée au Saint-Jude a accepté de témoigner sous le couvert de l’anonymat à Radio-Canada.
Elle a expliqué que sa belle-mère vivait seule jusqu'à tout récemment. Or, à la suite d'une chute, la vie de cette aînée a considérablement changé alors qu’elle a été hospitalisée. Puis, elle s'est retrouvée dans une unité transitoire de réadaptation et elle est finalement arrivée au complexe Le Noble Âge en mai dernier. Cette personne âgée espérait pouvoir y vivre pour de bon.
Elle espérait finir ses jours là. Elle trouve que les gens sont polis, gentils. Ils viennent solliciter sa participation aux activités. Elle est là depuis le mois de mai. Six mois plus tard, alors qu'elle s'est adaptée et qu'elle se sent bien, on parle de la transférer.
La femme craint que sa belle-mère ressente de l'anxiété et que certaines de ses facultés cognitives ne s'effritent si elle est forcée de déménager de manière précipitée. Elle a aussi peur qu'elle soit privée de son réseau social.
Je pense qu'elle va se retrouver isolée puisque son réseau social à elle, ce sont des gens de plus de 80 ans qui vont la visiter, qui ont continué de garder un lien avec elle, mais qui probablement ne pourront plus lui rendre visite aussi régulièrement qu'ils ne le faisaient auparavant. Moi, personnellement, je ne pourrai plus y aller trois ou quatre fois par semaine.