Des aînés confus après deux jours
TVA Nouvelles
Les longues heures passées sur une civière à l’urgence ont de graves conséquences sur les aînés, qui deviennent souvent confus et ont un plus long séjour à l’hôpital.
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« Les complications commencent dès la première heure », dit sans détour le Dr Marcel Émond, urgentologue à l’hôpital de l’Enfant-Jésus, à Québec, et chercheur spécialisé en soins gériatriques. En 24 heures, ils peuvent perdre jusqu’à 10 % de leurs capacités à faire leurs tâches usuelles. »
« Ça a beaucoup d’impact sur eux, ajoute le Dr Jacques Morin, président de l’Association des médecins gériatres du Québec. Ce sont des gens fragiles. »
Selon le Dr Émond, il est impératif de s’attaquer au problème des séjours à l’urgence pour les aînés, notamment parce que le déconditionnement (perte des capacités) prolonge en moyenne le séjour hospitalier de quatre à sept jours.
Parfois, l’agitation nécessite même une contention physique ou chimique (médication).
« Souvent, ils finissent par oublier leur nom ou la date après deux jours », constate le Dr Gilbert Boucher, président de l’Association des spécialistes en médecine d’urgence du Québec.
Dans certains cas, le manque d’activité physique peut mener à une perte d’autonomie physique irréversible. D’ailleurs, ces patients ont souvent besoin d’aide pour manger ou aller aux toilettes.
Or, « les préposés ne sont pas trop nombreux » à l’urgence, révèle le Dr Boucher.