Des élus qui en ont ras le bol d’être menacés et intimidés
TVA Nouvelles
L’impressionnante vague de départs d’élus municipaux en cette année électorale est attribuable en grande partie aux insultes et au climat nocif qui règne sur les réseaux sociaux.
Les raisons qui poussent des élus vers la retraite politique peuvent être multiples, mais la recrudescence des propos haineux en ligne, les menaces et l’intimidation contribuent assurément à en pousser plus d’un vers la sortie.
Les témoignages en ce sens affluent depuis que l’Union des municipalités du Québec (UMQ) a lancé une campagne contre l’intimidation en janvier.
Maire de l’arrondissement de Verdun depuis huit ans, Jean-François Parenteau fait partie de ceux qui tourneront le dos à la politique cet automne.
Très actif sur les réseaux sociaux, il n’a jamais hésité à répondre directement aux citoyens qui l’interpellent, mais il se dit aujourd’hui « essoufflé » par une « poignée de sans-dessein ».
« La pandémie a accentué la lourdeur. On est un peu [devenus] le paratonnerre de l’exaspération sociale. On le voit sur Twitter. Ça rentre dedans. Les gens sont devenus intolérants sur un paquet de choses. Quand on les voit en vrai, jamais ils ne nous parlent comme ça. Je ne suis pas un punching bag non plus [...] Je n’ai plus le goût de me taper ça. »
En 2017, le controversé règlement de la Ville de Montréal sur les pitbulls lui avait notamment valu des menaces.
« Si je te croise avec mon chien, il va te manger la face ! » lui avait lancé un internaute. L’épisode de la gestion de la population de castors à L’Île-des-Sœurs, quelques années plus tôt, lui a aussi laissé un souvenir amer.
« Des fois, les gens se mobilisent et il y a des envois massifs sur ta page [Facebook] ou sur Twitter et ça ne lâche pas. Je recevais jusqu’à 400 courriels par jour [...] On n’est plus capables de débattre, il n’y a pas de zones grises. C’est soit “je t’adore”, soit “t’es un trou-de-cul” », déplore-t-il.