Des élus de l’Est prêts à se prononcer contre la Loi sur les mesures d’urgence
Radio-Canada
Alors que les débats portant sur le bien-fondé du recours à la Loi sur les mesures d’urgence pour mettre fin aux manifestations en cours au centre-ville d’Ottawa se poursuivent ce week-end, des députés de l’Est-du-Québec s’opposeront fermement à cette mesure lundi soir, lors du vote.
Ces débats historiques sont en cours depuis jeudi et ont repris samedi matin.
À l’instar de sa formation politique, le conservateur Bernard Généreux n’hésitera pas bien longtemps avant de se prononcer. Le député de Montmagny—L’Islet—Kamouraska—Rivière-du-Loup estime que le premier ministre Justin Trudeau a sorti un canon pour essayer de tuer une mouche.
Pour lui, l’administration Trudeau a créé un précédent en utilisant en guise de prévention une loi conçue pour contrer les urgences immédiates. Cette loi, rappelle le député Généreux, donne des pouvoir absolument fabuleux au gouvernement.
« Au moins quatre autres manifestations à travers le Canada ont été démantelées dans des conditions normales et avec des moyens normaux. Il était tout à fait possible de faire exactement la même chose à Ottawa sans cette mesure d’urgence. »
La députée bloquiste dans Avignon—La Mitis—Matane—Matapédia, Kristina Michaud, est du même avis, précisant que le recours à cette loi assez extrême n’a pas été nécessaire pour dénouer l’impasse sur le pont Ambassador, à Windsor.
Sa position, comme celle du Bloc québécois, est déjà très claire.
« C’est une loi de dernier, dernier, dernier recours. Elle n’a jamais été invoquée depuis son adoption, en 1988. »
La députée Michaud rappelle que la situation aurait pu être réglée à l’aide des dispositions du Code criminel. La Loi sur les mesures d’urgence, on ne peut pas l’utiliser à toutes les sauces, déplore l’élue.