Des économistes préviennent les investisseurs de tempérer leurs attentes en bourse
Radio-Canada
S'il risque d'amener des turbulences boursières, le variant Omicron ne devrait pas entraîner un choc boursier majeur. Les investisseurs devraient cependant tempérer leurs attentes après trois années exceptionnelles sur les marchés.
C'est le conseil de Michel Doucet et de son collègue Jean-René Ouellet, de Desjardins Gestion de patrimoine. Sur une période de dix ans, les deux stratèges croient qu'un épargnant avec un portefeuille équilibré (60 % d'actions, 40 % d'obligations) doit s'attendre à un rendement annuel moyen d'entre 3 % et 4 %.
Au cours des trois dernières années, un portefeuille équilibré modèle aurait procuré un rendement annuel moyen supérieur à 10 %, ce qui a créé une forme d'habitude pour les épargnants, selon eux.
Les taux d'intérêt sont déjà très bas, dit M. Ouellet lors d'une entrevue faite quelques jours avant Noël. Ça va être difficile de demander à un portefeuille d'obligation de générer un rendement de 3 % quand l'obligation gouvernementale canadienne de 10 ans a un taux de 1,50 %. Du côté des actions américaines, on est à 21 fois les bénéfices des 12 prochains mois, ce n'est pas une aubaine.
Un multiple élevé n'est pas nécessairement annonciateur d'une année 2022 décevante pour les marchés boursiers. Par contre, la corrélation entre les évaluations et les rendements est plus forte à long terme.
« Plus on paie cher, moins les rendements futurs sont élevés. »
L'économiste en chef de la Banque Nationale, Stéfane Marion, envisage lui aussi l'année 2022 avec prudence. Pour l'instant, il ne voit toutefois pas de raison de réviser ses prévisions à la baisse, mais il surveillera de près comment la Chine s'ajustera au variant Omicron.
Le gros facteur de risque, c'est le comportement de la Chine étant donné sa politique de tolérance zéro à l'égard de la propagation du virus, explique l'économiste.
« Si la Chine maintient cette politique, et il semble que ce soit le cas, cela pourrait avoir des impacts sur la chaîne d'approvisionnement étant donné sa position stratégique. Ceci étant dit, je suis prêt à vivre avec cette incertitude si la chaîne se désengorge après un premier trimestre plus difficile. »