
Des « lacunes importantes » dans le contrôle des voyageurs entrant au Canada
Radio-Canada
La vérification des mesures de contrôles mises en place aux frontières par le gouvernement Trudeau pour empêcher l’introduction de la COVID-19 a souffert de « lacunes importantes », constate la vérificatrice générale du Canada dans un rapport déposé jeudi à la Chambre des communes.
Selon Karen Hogan, l’Agence de la santé publique du Canada (ASPC) n'est pas parvenue à vérifier adéquatement les tests de dépistage imposés l'hiver dernier aux voyageurs qui sont entrés au pays entre février et juin dernier, alors qu'une deuxième puis une troisième vague déferlaient.
Dans deux cas sur dix, conclut-elle, l'agence fédérale n’était pas en mesure d'associer le résultat d'un test à un voyageur, qu'il s'agisse du test exigé à l'arrivée ou de celui exigé huit ou dix jours après. Dans un cas sur dix, elle n'avait tout simplement pas le résultat du test de dépistage dans ses dossiers.
Encore plus inquiétant, selon la vérificatrice générale, l'ASPC n'a pas été en mesure de joindre 14 % des voyageurs ayant obtenu un résultat positif au test de dépistage, soit 1156 personnes, afin de connaître leur plan d'isolement, dont le respect devenait encore plus important.
Les laboratoires qui ont fait ces tests ont probablement joint ces individus. Mais quand il n'y a pas de preuves pour déterminer si une personne a été jointe, tout ce qu'on peut vous dire, c'est que les exigences n'ont pas été mises en œuvre et contrôlées adéquatement, a constaté Mme Hogan.
« Les gens recommencent à voyager et des nouveaux variants continuent d'émerger. L’agence doit améliorer sa façon de gérer et de faire respecter les contrôles frontaliers qui visent à limiter l’introduction au Canada du virus de la COVID-19 et de ses variants. »
L'agence dirigée par la Dre Theresa Tam a également eu du mal à contrôler les voyageurs qui devaient obligatoirement séjourner dans un des hôtels désignés par le gouvernement en attendant le résultat du test de dépistage effectué à leur arrivée au pays.
À défaut d'avoir un système automatisé pour effectuer ce suivi, l'ASPC a créé un portail sécurisé que les hôtels participants devaient utiliser pour transmettre les informations relatives aux voyageurs qu'ils accueillaient. L'agence devait ensuite effectuer un suivi auprès d'eux.
Cependant, en raison de lacunes et de duplications dans la collecte des renseignements, l’Agence ne disposait de dossiers pour contrôler les séjours à l’hôtel que pour 25 % des voyageuses et voyageurs aériens de février à juin 2021, conclut Mme Hogan.