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Denise Filiatrault: le parcours d'une légende
TVA Nouvelles
À l’aube de son 91e anniversaire de naissance, Denise Filiatrault a accepté de se confier sur son véritable «parcours de légende» dans un documentaire intime, réalisé par sa fille Danièle.
D’abord danseuse et chanteuse de cabaret, puis scénariste, actrice, metteur en scène et réalisatrice, Denise Filiatrault remonte le fil de sa carrière, marquée par le dur labeur et l’indéfectible volonté de réussir dans le milieu artistique, comme l’ont fait avant elle ses idoles posées dans le journal «Radio Monde» qu’elle courrait se procurer chaque semaine au dépanneur du coin.
Avec des images d’archives à l’appui, la directrice du théâtre du Rideau Vert se confie sur ses débuts dans les cabarets, à l’époque du mythique «Red light» montréalais, où le sexe, la drogue, l’alcool et les bagarres agrémentaient les soirées «music-hall» des rues Saint-Laurent et Sainte-Catherine.
Elle aborde aussi ses débuts au petit écran comme interprète alors qu’elle incarne «La Grande Jaune» Délima Poudrier dans «Les Belles Histoires des pays d’en haut», un rôle qu’elle quitte au bout de neuf ans pour se consacrer, avec sa grande amie Dominique Michel, à «Moi et l’autre».
À travers son regard, ses réflexions sur sa carrière et ses discussions avec le dramaturge Michel Tremblay et le réalisateur Denys Arcand, c’est une partie de l’histoire du Québec et de la scène artistique d’ici qui est racontée. Une époque où la traversée de l’Atlantique pour les artistes québécois était impensable. Denise est l’une des premières à l’avoir fait, à avoir joué en France.
L’excitation de ce Nouveau Monde a cependant été de courte durée; teintée par l’ennui de sa famille, de ses amis et de l’humour québécois.
Denise ne se promène pas, pas même sur les Champs-Élysées; elle va quelque part. Ayant eu la réputation d’être sévère avec les acteurs qu’elle a dirigés au théâtre, à la télé ou au cinéma, Denise explique que son aplomb était dû à sa nervosité et à l’injustice. « Au début j’étais nerveuse, j’avais peur, alors peut-être que j’étais assez brusque. Je ne peux pas croire qu’il y a des acteurs qui avaient peur de moi. [...] Des fois j’étais impatiente. Mais quand ils travaillaient, j’étais patiente. C’est quand je sentais qu’ils n’avaient pas travaillé, ah là! Je devenais folle. Je sentais qu’il prenait la place de quelqu’un d’autre qui aurait travaillé bien. Je ne trouvais pas ça correct», a-t-elle dit.
Dans les années 1990, Denise fait ses débuts à la réalisation avec «C’t’à ton tour, Laura Cadieux», qu’elle a adapté du roman de Michel Tremblay paru en 1973, après avoir assuré la mise en scène de nombreuses pièces de théâtre.
Ce passage de l’autre côté de l’objectif coïncide avec un essoufflement du jeu, de l’apprentissage de textes et d’attente sur les plateaux. «Je n’étais pas une bien grande actrice. Je jouais correct. Je jouais pas pire, mais je n’aimais pas ça plus qu’il faut. J’aime mieux diriger», a-t-elle confié à sa fille dans le documentaire.