Demande en recours collectif pour isolement abusif dans une école de Whitehorse
Radio-Canada
Une demande en recours collectif a été déposée à la Cour suprême du Yukon au nom d’élèves qui auraient été isolés de manière abusive à l’École primaire Jack-Hulland, à Whitehorse.
Selon les documents déposés en cour lundi, les événements allégués seraient survenus au cours des 20 dernières années et auraient déclenché divers problèmes psychologiques chez certains élèves.
Deux représentants des plaignants, qui sont encore mineurs, et ceux qui en ont la garde veulent ainsi poursuivre le ministère territorial de l’Éducation et le conseil de l’École primaire Jack-Hulland après avoir été soumis à des pratiques d’immobilisation et de mise en isolement involontaire de façon fréquente par le personnel de l’école en 2015.
Le document de cour soutient également que ces pratiques étaient répandues et favorisées entre autres par des politiques internes, ainsi que par la construction de cellules d’isolement d’environ 1 mètre sur 1 mètre dans une classe.
L’immobilisation et la mise en isolement auraient ainsi été utilisées sans justification ni autre raison, notamment contre des élèves émotionnellement intense ou troublés qui ne représentaient aucun risque pour eux-mêmes ou les autres, de même que contre des élèves désobéissants ou qui n’avaient pas répondu à une consigne du personnel à la première occasion.
L’immobilisation de certains élèves aurait été courante et aurait parfois duré plusieurs heures, durant lesquelles des membres du personnel se seraient assis sur leur torse ou auraient exercé de la pression sur leurs bras, leurs épaules ou leurs articulations, selon la requête.
La poursuite soutient que les méthodes disciplinaires utilisées à l’école équivalent à des voies de fait, des emprisonnements illégaux et des châtiments corporels qui ont conduit les plaignants à souffrir de détresse émotionnelle, d’anxiété, de dépression et de trouble de stress post-traumatique.
La poursuite allègue en outre que le ministère de l’Éducation et l’école, à qui incombe la responsabilité d’assurer la sécurité des enfants qui leur sont confiés, étaient au courant de l’existence de ces pratiques et de leur mode d’application, mais ne sont pas intervenus pour y mettre fin.
Je n’ai jamais rien vu de semblable [...] et je viens d’une génération où les châtiments corporels étaient utilisés, soutient l’avocat James Tucker, qui représente les plaignants.