
Demande d’injonction rejetée: «McGill n’a pas pesé fort dans le débat», selon un constitutionnaliste
TVA Nouvelles
L’Université McGill n’a pas fait tout ce qu’elle aurait pu pour appuyer la demande d’injonction contre le campement propalestinien qui a été refusée mercredi, selon le professeur en droit constitutionnel à l’Université Laval Patrick Taillon.
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En entrevue à l’émission Le Québec Matin, le constitutionnaliste avance que bien que plusieurs raisons expliquent le rejet de la demande d’injonction, le fait que l’Université McGill s’est faite discrète a compté pour beaucoup.
«Si j’avais une raison qui n’est pas très juridique, c’est que l’Université McGill n’a pas pesé fort dans le débat pour soutenir cette demande d’injonction, dit-il. On avait quelques étudiants, des partis privés qui alléguaient menaces et risques pour leur sécurité sur le campus. L’Université McGill reste un petit peu sur la touche et c’est mentionné à plusieurs reprises dans le raisonnement.»
Les demandeurs n’ont pas été en mesure de démontrer que les préoccupations au niveau de la sécurité étaient assez importantes pour demander le démantèlement du campement.
«Dans le doute, le droit constitutionnel de s’exprimer, de manifester et de liberté d’expression a été privilégié par la juge sur les autres préoccupations d’ordre public qui n’étaient peut-être pas soutenus par une preuve si convaincante que ça aux yeux de la juge», explique le professeur en droit constitutionnel.
«Du moment où on accède encore aux pavillons, du moment où les rares cours peuvent continuer à avoir lieu, disons que c’est une question de balance et ça a balancé davantage du côté des manifestants», ajoute-t-il.