Debout devant l’injustice: Normandeau règle ses comptes avec Lafrenière dans son livre
TVA Nouvelles
Nathalie Normandeau fustige l’UPAC et tire à boulets rouges sur l’ancien commissaire Robert Lafrenière, un homme qui s’est cru « plus puissant que le gouvernement » et qui aurait ordonné son arrestation dans l’unique but d’être reconduit dans ses fonctions.
Dans un livre à paraitre mercredi, l’ex-vice première ministre replonge dans le « périple judiciaire » ayant marqué les cinq dernières années de sa vie. Au fil de sa quête, Nathalie Normandeau cherche à comprendre pourquoi elle a été arrêtée, le 17 mars 2016 – jour du budget provincial – et accusée de complot, corruption, fraude et abus de confiance.
Son constat est sans appel : « J’ai été arrêtée pour permettre à un homme d’asseoir son autorité auprès de son organisation. Pour être renouvelé. Cet homme, c’est Robert Lafrenière », lance sans détour Nathalie Normandeau, en entrevue avec Le Journal.
À 53 ans, Nathalie Normandeau affirme aujourd’hui avoir été « victime d’une injustice policière et judiciaire », au bénéfice d’un homme avide de pouvoir dont l’« intérêt personnel est devenu plus grand que la mission pour laquelle il est nommé ».
« On m’a arrêtée de façon arbitraire, sans preuve permettant de supporter les accusations dont j’ai fait l’objet. Ça, c’est terrible. C’est un scandale !, dénonce-t-elle. Ce qui est fâchant, c’est que c’était gratuit. C’est un gars qui a décidé de bousiller ma vie sans se questionner sur les impacts que tout ça allait avoir sur ma vie et celle de mes proches. »
Dans Debout devant l’injustice, elle soutient que l’ex-numéro un de l’UPAC avait instauré un « climat de peur » à l’Assemblée nationale, pour « imposer son autorité » et parvenir à ses fins.
« Il crée un rapport de force qui lui donne les coudées franches. Cette façon d’intimider, de brader et de déstabiliser l’autorité du gouvernement n’a aucun précédent dans l’histoire du Québec », note-t-elle, statuant que l’UPAC était devenue une « police politique » sous le leadership de Robert Lafrenière.
Elle accuse l’ex-commissaire d’avoir usé des « mêmes tactiques » envers d’autres élus. Elle rappelle « l’arrestation illégale » du député Guy Ouellette ainsi que le doute créé chez Sam Hamad, alors président du Conseil du Trésor, via les reportages d’Enquête.
« C’est un scénario digne d’Hollywood ! On vit dans quel monde ? Ça ressemble à une république de bananes ! », réagit-elle. « Robert Lafrenière a oublié que l’Assemblée nationale, c’est une institution à laquelle lui et son organisation étaient redevables. Et non pas l’inverse », analyse-t-elle.