
De retour en Amérique, Gabrielle Carle est prête à supporter la pression
Radio-Canada
Gabrielle Carle maîtrise le drible, le tacle et l’arabesque.
Enfin, pour cette dernière habileté, c’était le cas il y a une quinzaine d’années. Aujourd’hui, Carle gagne sa vie avec le soccer. Enfant, elle a flirté avec d’autres sports. Et l’hiver, le patinage artistique avait la cote.
L’hiver 2023 sera celui de son retour aux États-Unis après une première année au niveau professionnel passée en Suède, avec Kristianstads. Elle vient de signer un contrat de deux saisons en NWSL avec le Spirit de Washington. Les enseignements des hivers d’antan, croit-elle, lui serviront.
Le patinage artistique, c’est stressant, souligne-t-elle. Tu es toute seule sur la glace. Tu as ta chorégraphie. Tu dois gérer la pression à 10 ans. Je pense qu’il y a une petite leçon là.
La pression a de moins en moins de secrets pour la Gabrielle Carle de 24 ans, deux fois championne nationale avec l’Université d’État de la Floride et médaillée d’or olympique avec le Canada. Son retour en Amérique l’a poussée vers une tournée des médias comme elle n’en avait jamais fait auparavant. Un signe de la progression du soccer féminin dans la sphère publique, quand le sport ne fait pas parler de lui pour ses scandales.
Oui, la pression vient avec le métier, mais Carle se l’imposait déjà depuis longtemps. C’est ce que la Suède lui a révélé.
À son arrivée en Scandinavie, au début de 2022, la Québécoise a découvert un mode de vie qui l’a bousculée. Du monde ultra compétitif des universités américaines, elle débarquait dans un milieu qu’elle résume en trois mots : pas de presse.
J’avais beaucoup de culpabilité au début sur le fait que je n’en faisais pas assez, se souvient-elle. Je me réveillais à 9 h 30, puis j’attendais mon entraînement. Je me disais : "Il me manque des trucs à faire. Je ne suis pas productive, je ne suis pas accomplie. Qu’est-ce qui se passe?" Il a vraiment fallu que je déconstruise ce modèle-là un peu, que je réalise que c’est correct, que tu n’as pas besoin de quatre accomplissements par jour.
Les entraînements de Kristianstads, dit-elle, ont amené toutes les membres de l’effectif à mettre un peu d’eau dans leur vin. Carle et son amie Évelyne Viens, arrivées en même temps au club, ont vécu des frustrations parce que leur attitude était nettement plus compétitive que celle de leurs coéquipières.