De rares écureuils blancs observés au nord de Montréal
TVA Nouvelles
Trois écureuils blancs ont été observés récemment sur la couronne nord de Montréal alors qu'il s'agit normalement d'une rareté.
Au moins deux des trois petits rongeurs sont albinos. Ils ont été aperçus par des citoyens de Saint-Jérôme, dans les Laurentides, alors que le troisième a été vu à Mascouche, dans la région voisine de Lanaudière.
«Il ''habite'' dans mon arbre en avant de chez moi, je n’avais jamais vu ça et il y a un écureuil noir qui le surveille tout le temps», a dit en rigolant Dominique Cauchon, résidente du secteur Heights à Mascouche, près de La Plaine, qui nous a envoyé des photos de la petite bête qui vit sur son terrain depuis le mois de septembre.
«On a juste des écureuils noirs ici et il y a lui qui se promène, il est assez gros», a ajouté Mme Cauchon, dont la résidence est située à proximité d’une forêt.
Vivant à une trentaine ou quarantaine de kilomètres de chez elle, à Saint-Jérôme, Christiane Marleau nous avait aussi envoyé des photos d’un écureuil blanc albinos sur son terrain dans le secteur Bellefeuille, en juillet 2019. En apprenant qu’un animal semblable se promenait à Mascouche, nous avons recontacté Mme Marleau qui avait une nouvelle information à partager à ce sujet.
«Il y en avait un blanc [en 2019] et l’année d’après j’en ai eu un autre pareil, mais avec un peu de jaune», a détaillé Christiane Marleau.
Jacques Prescott, biologiste et coauteur du livre «Mammifères du Québec et de l’Est du Canada», affirme qu’il s’agit d’écureuils leuciques. Le leucisme est une affection des cellules pigmentaires qui rend la fourrure d’un animal ou les plumes d’un oiseau blanches en tout ou en partie. Toutefois, leurs yeux demeurent colorés contrairement à leurs congénères albinos qui ont les yeux rouges ou rosés.
«On peut parler d’environ un sur 10 000 qui peut avoir ce défaut de coloration, a expliqué le spécialiste, alors que ce phénomène peut aussi être visible chez d’autres espèces de mammifères. Ils succombent plus vites que la moyenne également parce qu’ils sont plus facilement repérés par les prédateurs.»
Un autre expert que nous avons consulté, Denis Réale, professeuraudépartement des Sciences biologiques de l’Université du Québec à Montréal, croit, lui aussi, après avoir analysé les photos de Mme Cauchon, qu’il s’agit d’un cas de mutation génétique affectant la pigmentation. «C’est rare ce genre de mutation», a-t-il aussi mentionné.