
De plus en plus d’observateurs réclament une action coordonnée sur le logement
Radio-Canada
Un nombre croissant d'organisations réclament que les différents ordres de gouvernement au Canada se coordonnent pour résoudre la crise du logement au pays, alors que le secteur de la construction semble traîner de la patte.
En l'état actuel des choses, le Canada n'est pas en voie de construire les 3,5 millions de logements additionnels qui sont nécessaires pour rétablir l'accessibilité d'ici 2030, selon la Société canadienne d'hypothèques et de logement (SCHL).
Des dirigeants de l'organisme ont déclaré la semaine dernière qu'une stratégie du genre Équipe Canada serait nécessaire pour renverser la situation. Tous les ordres de gouvernement doivent coopérer pour s'occuper du manque de logements.
Si les diverses autorités proposent de nombreuses solutions qui sont partagées par de nombreux experts – accroître les densités de population des villes, encourager les investissements privés dans le logement, accroître le financement public des logements sociaux – personne n'a encore présenté un plan pour réaliser ces changements ambitieux à l'échelle gouvernementale.
Les politiciens préfèrent se blâmer les uns et les autres, ciblant plus particulièrement les municipalités qui s'opposent à de nouveaux projets de construction.
Aucun ordre de gouvernement ne contrôle l'ensemble des leviers politiques qui influencent la demande et l'approvisionnement en logements. Si c'est un problème si difficile à résoudre, c'est à cause de cette désignation de bouc émissaire, soutient Mike Moffatt, un professeur adjoint à l'Université Western.
« On a besoin d'une sorte de table ronde nationale ou d'un plan unifié regroupant le gouvernement fédéral, les provinces et certaines des plus grandes villes du pays. »
Le Pr Moffatt lance un signal d'alarme : il y aura des conséquences politiques à l'échec dans ce domaine. Il dit que les jeunes pourraient bien ne plus croire au système politique à cause de la crise du logement.
Je n'ai jamais vu une cohorte de jeunes de 22 ans aussi en colère et prêts à brûler le système que celle à qui j'ai enseigné au cours des dernières années. Je ne peux pas les blâmer. Ils ont l'impression que leur avenir leur a été volé, qu'ils ne pourront jamais pouvoir acheter une maison.