De nouveaux services pour les hommes victimes de violence sexuelle
Radio-Canada
Le CALACS-Abitibi lance un projet-pilote pour développer des services spécifiques destinés aux hommes ayant été victimes de violence sexuelle.
D’une durée d’un an, ce projet s’adresse aux hommes de la MRC d’Abitibi. Ceux qui demanderont de l’aide pourront recevoir des services en toute confidentialité, dans un local différent de celui offert aux femmes, avec un horaire souple et adapté à leur réalité.
Le CALACS (Centre d'aide et de lutte contre les agressions à caractère sexuel) estime qu’un momentum s’est créé pour ces services à la suite de la vague des dénonciations #metoo. L’objectif est de normaliser pour les hommes la demande d’aide, peu importe leur origine, leur âge ou leur orientation sexuelle.
Chaque année, quelques hommes viennent demander de l’aide pour des situations de violence sexuelle vécues dans leur jeunesse, explique Josée Bélisle, coordonnatrice administrative.
« On sent le besoin d’offrir des services adaptés pour leurs besoins, leur façon de demander de l’aide et leur socialisation qui est très différente de celle des femmes, afin d’être complémentaire à ce qui se fait dans le réseau public. On espère qu’ils seront au rendez-vous, parce qu’on veut diminuer les conséquences de cette violence. »
Mme Bélisle ajoute que, même si la société fait des progrès pour une socialisation non genrée des jeunes garçons, il demeure difficile pour les hommes de demander de l’aide.
Ils ressentent encore la pression d’agir comme des hommes, d’être forts, de ne pas avoir besoin d’aide, souligne-t-elle. C’est plus difficile de dire ''je baisse les armes et je demande de l’aide'' avant que ça ait des conséquences tragiques comme le suicide, la toxicomanie ou la délinquance, par exemple.
Au cours de la prochaine année. le CALACS-Abitibi espère sensibiliser les hommes, mais aussi parfaire l’expertise de ses intervenants et créer des partenariats pour que ces services perdurent dans le temps.
On va profiter de cette année pour étudier toute la question et ajuster nos services. On veut savoir si c’est possible pour un organisme féministe comme le nôtre de développer ces nouveaux services pour une autre clientèle. C’est un grand chantier qu’on entreprend, sans aucun financement. Ce sera viable seulement si on forme des partenariats et qu’il y a une volonté gouvernementale de déployer ce type de services pour les hommes, fait remarquer Josée Bélisle.