De nouveaux arrivants peinent à trouver un emploi malgré la pénurie de main-d’oeuvre
Radio-Canada
ll est encore difficile pour de nouveaux arrivants de faire valoir leurs compétences malgré la pénurie de main-d'œuvre. La demande d’expérience canadienne est qualifiée de frein par certains, tandis que des agences de soutien à l'intégration des immigrants notent une certaine ouverture du marché de l’emploi pour ceux qui ont récemment immigré.
Selon Statistique Canada, une baisse historique du taux de chômage des immigrants a été observée en août dernier. Mais, ce taux est demeuré supérieur au taux de chômage enregistré au cours du même mois pour les personnes nées au Canada.
Gouled Hassan est coordonnateur de projet chez Contact interculturel francophone de Sudbury. Face au taux de chômage des immigrants, il affirme qu’il est encore difficile pour les nouveaux arrivants d’avoir un emploi dans leur domaine d’expertise. Il existe toutefois une ouverture au niveau de certains employeurs, observe-t-il. Le défi demeure incontournable surtout au niveau des métiers spécialisés.
« La plupart des nouveaux arrivants étant très bien formés, ils recherchent un emploi dans leur domaine d’expertise et ceci reste toujours un défi. »
De même, Yasser Boukrab, directeur des ressources humaines et du bien-être des employés au Centre francophone du Grand Toronto, croit que la question de l’expérience canadienne demeure primordiale dans certaines catégories d’emploi pour les métiers réglementés parce que les pratiques et les normes sont différentes, dit-il.
C’est le cas de Nabila Attia qui a immigré en Ontario durant la pandémie. Ce qui n’a, d’emblée, guère facilité son intégration. C’était assez contraignant [...] d’un point de vue social, dit-elle.
De plus, la résidente d’Oakville raconte avoir subi un choc culturel en découvrant que la langue française ne garantit pas, à elle seule, une parfaite intégration ontarienne. Tout est en anglais, souligne-t-elle. D’un point de vue économique, ce n’est pas évident pour l’insertion professionnelle.
« Il y a peu d’employabilité en français et très peu de structure pour nous informer. »
Mme Attia affirme, par ailleurs, avoir été confrontée à la question de l’expérience canadienne. C’est une barrière, croit-elle. Je me retrouve à faire un travail qui ne correspond vraiment pas à mon profil, mais je suis obligée parce qu’il faut l’expérience canadienne.