De nombreux employés du gouvernement fédéral hésitent à retourner au bureau
Radio-Canada
Le gouvernement fédéral est maintenant confronté à la réticence des employés à retourner dans les bureaux du gouvernement après plus de deux ans de travail à domicile.
Le nombre de forums en ligne destinés aux fonctionnaires a explosé ces dernières semaines sur le sujet du retour au travail dans les bureaux. Les employés comparent leurs notes sur les plans de travail hybrides que chaque ministère prévoit adopter.
Le commentaire d'un gestionnaire de Santé Canada exhortant les employés à retourner au bureau, en partie pour permettre aux employés d'un restaurant Subway situé à proximité de bénéficier de plus d'heures de travail, a d'ailleurs donné lieu à une série de mèmes sarcastiques.
Les syndicats de la fonction publique affirment que si certains employés veulent retourner travailler dans les bureaux du gouvernement ou sont satisfaits d'un arrangement hybride, la majorité d'entre eux veulent continuer à travailler à domicile alors que le Canada connaît une septième vague de COVID-19.
Nous avons réalisé des études auprès de nos membres qui montrent que 60 % d'entre eux préféreraient continuer à travailler à domicile, 25 % voudraient un arrangement hybride et 10 % voudraient revenir au bureau à temps plein, a déclaré Jennifer Carr, présidente de l'Institut professionnel de la fonction publique du Canada (IPFPC), qui représente environ 70 000 travailleurs, dont des scientifiques et des informaticiens.
Mme Carr a déclaré que le syndicat a été inondé de messages de membres inquiets. Je dirais que notre boîte de réception est maintenant constituée à 90 % de messages sur le retour au bureau, sur le fait que les gens ne se sentent pas à l'aise, qu'ils ont des questions sur les exigences liées au masque, sur le besoin et la nécessité de venir au bureau alors qu'ils peuvent travailler dans la sécurité de leur propre maison et faire le travail de manière efficace, ajoute-t-elle.
Greg Phillips, président de l'Association canadienne des employés professionnels (ACEP), qui a demandé la suspension du retour au bureau, a déclaré que ses membres sont depuis longtemps favorables au travail hybride. Ils ont l'impression que le retour au bureau est précipité et que leurs préoccupations ne sont pas prises en compte, souligne-t-il.
L'ACEP compte plus de 20 000 membres, dont des économistes, des traducteurs, des employés de la Bibliothèque du Parlement et des membres civils de la GRC. Dans l'ensemble, les personnes qui ne veulent pas retourner au bureau l'ont fait savoir haut et fort, ajoute M. Phillips. Ils n'ont même pas abordé […], dans de nombreux cas, les besoins d'adaptation, ironise-t-il.
L'Alliance de la fonction publique du Canada (AFPC) - le plus grand syndicat du gouvernement fédéral, qui compte près de 230 000 membres - demande au gouvernement de faire preuve de souplesse pour ramener les employés au bureau et de répondre à leurs inquiétudes.