De l’Î.-P.-É. à l’Alberta, un enfant forcé à vivre chez un père qu’il ne connaît pas
Radio-Canada
Ayant vécu chez sa grand-mère presque toute sa vie, un enfant de l’Île-du-Prince-Édouard a dû aller vivre chez son père en Alberta, une décision prise par les Services de protection de la province. Pourtant, ce père ignorait l’existence du garçon pendant les six premières années de sa vie.
Les services de protection de l’enfance de l’Î.-P.-É. sont vivement critiqués dans une décision de la Cour Suprême dans une cause de garde légale.
Son ancienne directrice Wendy McCourt est d’ailleurs visée dans la décision. Mme McCourt a pris sa retraite depuis et n’a pas accepté d’accorder d’entrevue.
Les parents, qui vivaient en Alberta, avaient une relation tumultueuse. Après un bref mariage, la mère est retournée vivre à l’Île-du-Prince-Édouard, à la suite d’une allégation de violence conjugale. Elle n’a pas divulgué au père qu’elle était enceinte.
L’enfant est né en octobre 2013 et la mère avait de la difficulté à s’en occuper en raison de problèmes de santé mentale. La grand-mère maternelle a emménagé avec elle pour l’aider à s’occuper du garçon.
Mais en février 2019, la directrice des Services de protection de l’enfance, Wendy McCourt a avisé le père qu’il avait un enfant et ce dernier a commencé les démarches pour en obtenir la garde.
La grand-mère de son côté arguait qu’elle avait formé un lien avec l’enfant et qu’il devrait continuer à vivre avec elle à l’Île-du-Prince-Édouard où d’autres membres de sa famille maternelle habitaient.
Un tribunal a même accordé le statut légal de parent à la grand-mère en juillet 2019, malgré l’opposition de Mme McCourt. Pendant ce temps, le père a poursuivi sa bataille pour la garde de l’enfant.
La juge de la Cour suprême de l’Î.-P.-É. Nancy L. Key a rendu une décision en 2020 donnant la garde de l’enfant à la grand-mère.