De Kamloops aux excuses du pape : le chemin de croix des survivants des pensionnats
Radio-Canada
La découverte d’au moins 200 tombes anonymes près de l’ancien pensionnat de Kamloops, il y a près d'un an, a été le point de départ d’une prise de conscience nationale et internationale sur une réalité pourtant racontée et documentée depuis longtemps : celle des pensionnats pour Autochtones. Regard sur la présence de ces établissements en Colombie-Britannique.
Environ 150 000 enfants autochtones ont été envoyés de force dans des pensionnats à l'échelle du pays entre les années 1831 et 1996. Durant cette période, de 4000 à 6000 d'entre eux y ont perdu la vie, selon la Commission de vérité et réconciliation (CVR).
Dans son rapport de 2015, qui a jeté les bases de la documentation au sujet des enfants disparus et des lieux de sépulture non marqués, la Commission avait d’abord recensé 3200 décès dans le registre des décès confirmés de pensionnaires, dont près de la moitié étaient de cause indéterminée.
La Commission avait souligné qu'à l'époque des pensionnats pour Autochtones, le gouvernement fédéral n’a jamais adopté de normes et de règlements qui auraient permis de garantir la santé et la sécurité des pensionnaires envoyés dans ces établissements, qu'elle décrit comme des moyens conçus pour détruire les cultures et les langues autochtones et pour assimiler les peuples autochtones.
La Commission de vérité et réconciliation du CanadaCVR avait alors qualifié cette intention de génocide culturel.
La Commission mentionnait aussi que la tragédie représentée par la perte de ces enfants a été aggravée par le fait que les lieux de sépulture étaient éloignés et parfois même inconnus.
Uniquement en Colombie-Britannique, le rapport de la Commission faisait état, il y a sept ans, d’au moins 580 enfants morts dans ces établissements.
En tout, 18 pensionnats pour Autochtones ont existé dans cette province. Il y en a eu plus de 130 à travers le pays.
La majorité d'entre eux se trouvaient dans les quatre provinces de l’Ouest et dans les territoires.