De grands rêves pour le petit Théâtre Lac-Brome
Radio-Canada
« Même si c'est un petit lieu, je ne me suis jamais mis de barrières. Je rêve grand, et je me dis, si on n'essaie pas, on ne sait pas! » affirme avec conviction la nouvelle directrice artistique du Théâtre Lac-Brome, Anne Dubé. En poste depuis le 1er février dernier, elle formule déjà le souhait de voir ce diffuseur régional reconnu. « Je veux, quand les gens vont parler d'une sortie, que le Théâtre Lac-Brome fasse partie des discussions. »
Anne Dubé a dirigé le Théâtre Petit-Champlain de Québec pendant six ans. Elle a récemment quitté son poste pour se rapprocher de son conjoint, une grande décision de vie! selon celle qui évolue dans le milieu de la diffusion depuis 23 ans. Pour elle, d'ailleurs, les deux salles de spectacles ont plusieurs points en commun.
C'est un peu la même vibe que le Théâtre Petit-Champlain. C'est un petit lieu, c'est une belle histoire, c'est dans un endroit merveilleux, c'est très touristique l'été, donc c'était un peu pour moi la continuité. Et je continue dans ce que j'aime le plus faire, la direction artistique, affirme-t-elle.
Le Théâtre Lac-Brome compte 160 places. Anne Dubé le constate depuis longtemps, les plus petites salles permettent au public de vivre une expérience unique, intimiste, à des années-lumière d'un spectacle présenté devant des milliers de spectateurs.
Elle commence son mandat en force avec le spectacle de Gowan, qui affichait complet quelques heures après l'annonce de sa venue. L'artiste débute sa courte tournée au Québec, en Estrie.
On a un métier de contacts. Ce sont des relations d'affaires qui durent depuis longtemps. Quand on a de bonnes relations, on fait des appels; des fois ça fonctionne, des fois ça ne fonctionne pas, des fois il faut que je demande plusieurs fois! déclare la directrice, bien fière de son coup.
Apprendre à connaître le public de la petite salle de spectacles constitue l'un des défis, à court terme, pour Anne Dubé. Car la communauté de la région est bilingue.
« Ça va être mon mandat premier de faire attention. Que je réponde autant à la fois à la communauté francophone qu'à la communauté anglophone. »
Quand on lui demande le plus difficile de sa profession, Anne Dubé hésite longtemps avant de répondre. On a la chance de faire vraiment un métier extraordinaire, un métier de passion. Elle finit par ajouter que le plus difficile, c'est de convaincre les gens de venir voir un spectacle, surtout s'ils ne connaissent pas l'artiste. De nous faire confiance. Que les artistes qu'on amène dans nos théâtres, ce sont des artistes qui valent la peine d'être découverts.